Allergies respiratoires: l'importance d'agir tôt

Une femme éternue avec l'arrivée des pollens (illustration) - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Elles font leur grand retour! Les allergies saisonnières méritent toute l'attention dès les premiers symptômes, soulignent ce mardi des allergologues, qui appellent à agir tôt pour "éviter les complications".
Un Français sur quatre souffre aujourd'hui d'allergie respiratoire et un sur trois de "rhinite allergique", à savoir l'irritation ou l'inflammation des muqueuses nasales, rappelle l'association "Asthme et allergies" à l'occasion de la 8e Journée française de l'allergie.
"L'incidence des maladies allergiques est en constante augmentation", résume l'allergologue Michèle Raffard, anciennement attachée à l'Institut Pasteur.
La pollution figure en bonne place dans les explications pour la flambée des allergies dans les pays occidentaux. Les particules fines, l'ozone et le dioxyde d'azote peuvent "initier" ou "exacerber" les réactions allergiques et l'asthme, selon le docteur Raffard. L'allergologue cite aussi la pollution intérieure dans des appartements ou maisons trop confinés comme source supplémentaire d'allergies.
"Une allergie non prise en charge a tous les risques de s'aggraver"
Face à ce boum, il faut réagir rapidement et tôt lorsque les symptômes se manifestent (asthme, rhinite, conjonctivite, réaction cutanée, etc.), soulignent les spécialistes français de l'association Asthme et Allergies.
"Une personne allergique attend en moyenne sept ans avant de consulter un médecin", souligne l'association. "Or, une allergie non prise en charge a tous les risques de s'aggraver". Pour l'allergologue Michèle Raffard, il faut effectivement "traiter les symptômes légers pour limiter leur progression" car les crises peuvent s'aggraver par contacts avec les allergènes, à savoir les substances comme grains de pollens ou poils de chat qui provoquent les réactions.
Mais il est surtout "important et utile de connaître exactement l'allergène en cause", pas seulement par déduction avec l'interrogatoire du patient mais directement par la mise en évidence des anticorps de l'allergie (présence d'IgE) par tests cutanés ou par dosage sanguin, explique la spécialiste.
Débat autour de la désensibilisation
A partir de là, on pourra prendre des mesures "d'éviction" des allergènes en question: en éliminant les acariens, poils d'animaux ou moisissures de la maison. Pour les pollens, il est évidement impossible de les éliminer de l'air extérieur et donc difficile de les éviter totalement. Mais on peut s'abstenir de contacts prolongés comme promenades en forêts ou pique-niques dans l'herbe.
Les traitements médicamenteux par antihistaminiques, corticoïdes ou bronchodilatateurs se limitent, eux, à "réduire et soigner les symptômes" pour des allergies généralement légères et occasionnelles. L'immunothérapie allergénique (communément appelée désensibilisation) demeure "la seule solution thérapeutique ciblée permettant de traiter durablement" l'allergie, surtout chez des personnes handicapées au quotidien par leur maladie, selon l'association Asthme et Allergies.
Dans leur "Guide des 4.000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux", les professeurs Philippe Even et Bernard Debré avaient tiré à boulets rouges en 2012 sur la désensibilisation, jugée "ni fondée, ni efficace, ni sans danger" et exercée par des "gourous allergologues". La Fédération française d'allergologie (FFAL) avait porté plainte pour propos "diffamatoires" auprès du Conseil de l'ordre des médecins.