Toulouse: une élue LFI demande que le Conseil municipal consomme les mêmes repas que les cantines scolaires

La conseillère municipale d'opposition estime que les assiettes servies dans les écoles maternelles n'offrent pas la quantité et la qualité requises et espère interpeller la majorité toulousaine.

Une demande surprenante. Alors que les repas servis dans les cantines scolaires sont régulièrement l'objet de critiques de la part de parents mécontents, la conseillère municipale LFI de Toulouse, en Haute-Garonne, Agathe Roby a demandé à la mairie de Toulouse que les repas des écoles maternelles soient servis en Conseil municipal. Une requête destinée à pointer du doigt la quantité et la qualité des repas servis.

"Afin de montrer à l’ensemble des élus et élues que la cantine propose une alimentation de qualité, comme vous l’affirmez, je vous demande par la présente que nous mangions la même chose que les enfants, bien sûr avec les quantités pour adultes durant les prochains conseils municipaux", suggère-t-elle dans un courrier envoyé à deux adjoints de la mairie de Toulouse.

"Comme cela, chaque conseiller pourra d’une certaine manière, se glisser dans les cantines scolaires et à la place des enfants scolarisés", espère-t-elle.

Des photos comparatives postées sur Twitter

Depuis un peu plus de deux semaines, la conseillère municipale de gauche partage des clichés sur son compte Twitter. On y voit défiler les assiettes servies aux enfants d'écoles maternelles toulousaines, avec en parallèle celles dont bénéficient les élus de la ville dans leur propre cantine.

Agathe Roby explique à La Dépêche avoir recueilli les photos auprès d'agents techniques, animateurs ou encore des personnels de cantine.

"Pendant que Jean-Jacques Bolzan (adjoint au maire en charge du Bien manger) se gave, les maternelles n'ont même pas de féculents aujourd'hui et une assiette ridicule", dénonce-t-elle en légende d'une photo montrant quelques carottes et une cuisse de poulet, apparemment servis dans une école.

Dans un autre post, Agathe Roby dénonce une "assiette en maternelle qui se passe de commentaire". On y voit une petite crêpe, accompagnée d'une portion de purée. Dans un autre encore, tout juste quelques feuilles de salades.

"Un problème de qualité et de quantité"

L'élue LFI déplore à BFMTV.com un "problème de qualité et de quantité" des produits servis aux élèves, ce qui a des conséquences sur leur équilibre alimentaire et sur leur satiété.

"Les enfants mangent très peu (à la cantine)", s'inquiète-t-elle.

"Ce qu'on voit, ce sont des assiettes peu attrayantes, souvent sans féculents et les enfants se rabattent sur le pain. Résultat, ils ne mangent pas toujours et cela ne règle pas le problème du gaspillage", estime-t-elle à France 3.

"Pour lutter contre le gaspillage, il faut améliorer la qualité (des plats)", justifie-t-elle.

Afin de lutter contre le gaspillage et de proposer des aliments de meilleure qualité, les cantines toulousaines ont de fait réduit les portions de 450g à 350g dans les cantines de maternelles depuis la rentrée 2021.

L'élue affirme par ailleurs avoir noté une nouvelle baisse des portions dans certaines écoles à la rentrée. "On ne peut pas faire d'économie sur le dos des enfants", dénonce-t-elle cependant à BFMTV.com.

La mairie assure "travailler avec une diététicienne"

En demandant que soit mise en place cette action symbolique, la conseillère municipale espère lancer une prise de conscience à l'échelle de la ville.

"Je veux que les Toulousains se rendent compte de ce que mangent les enfants à la cantine", souligne-t-elle.

Concrètement, l'élue fait plusieurs propositions pour améliorer les cantines scolaires: "la mise en place d'une légumerie à la cuisine centrale", ainsi que la construction "d'espaces pour cuisiner un minimum dans les écoles".

Jean-Jacques Bolzan a répondu aux reproches de l'élue d'opposition, assurant de la qualité des repas servis aux petits Toulousains. Il rappelle au passage à Actu Toulouse que la composition des menus est déterminée par une commission à laquelle peuvent participer les parents.

"Nous travaillons avec une diététicienne et si les enfants veulent du rab, il y en a toujours", affirme-t-il.

En mars dernier, les parents d'une école toulousaine avaient dénoncé le choix imposé aux enfants entre une entrée ou un dessert.

Juliette Desmonceaux