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Alimentation

Consommer des aliments ultra-transformés augmente le risque de mortalité, selon une étude

En Californie, San Francisco, Berkeley et Albany ont décidé de créer une taxe soda de 1 cent qui pourrait faire chuter les ventes de boissons de 20%.

En Californie, San Francisco, Berkeley et Albany ont décidé de créer une taxe soda de 1 cent qui pourrait faire chuter les ventes de boissons de 20%. - Justin Sullivan - Getty Images North America/AFP

Selon une nouvelle étude parue dans The Lancet, la consommation régulière d'aliments ultra-transformés augmente le risque de mortalité liée à des maladies digestives ou liées au système circulatoire.

Chips, bonbons ou encore sodas... Plus vous consommez ces aliments, plus le risque de mortalité est accru. C'est ce que rapporte une étude qui vient de paraître dans The Lancet réalisée dans neuf pays européens et qui porte sur l'association entre aliments transformés et mortalité.

Au total, 428.728 participants (71,7% de femmes) ont été inclus dans l'analyse et 40.016 morts ont été documentés après 15,9 ans de suivi. Diverses informations les concernant ont été recueillies notamment par le biais de questionnaires sur leurs habitudes et fréquences alimentaires.

En s'appuyant sur un système de classification baptisé Nova, les chercheurs ont pu ranger chaque aliment en quatre groupes: les aliments peu ou pas transformés, les ingrédients culinaires transformés, les aliments transformés et les aliments ultra-transformés. Ont également été pris en compte des facteurs tels que la contribution en pourcentage de chaque groupe alimentaire à l'apport énergétique total de chaque participant.

Hausse notable du risque de mortalité liée à la maladie de Parkinson

Les conclusions de l'étude sont sans équivoque: la consommation plus élevée d'aliments ultra transformés est associée à une mortalité plus élevée due aux maladies liées au système circulatoire, aux maladies digestives ou encore à la maladie de Parkinson.

"Nous signalons des associations solides entre la consommation d'aliments transformés et ultra-transformés et la mortalité toutes causes confondues et par cause spécifique, y compris des critères de mortalité non évalués auparavant comme la maladie de Parkinson", écrivent les auteurs de l'étude.

Pour chaque augmentation de la consommation d’aliments ultra-transformés par rapport à la moyenne, les chercheurs ont en effet observé que le risque de mortalité lié à une maladie circulatoire augmentait de 9% tandis que le risque de mortalité liée à une maladie digestive augmentait de 12%. Le risque est encore bien plus important pour les décès dus à la maladie de Parkinson puisqu'il augmente de 23%.

À noter toutefois que l'étude n'a trouvé aucune association significative entre la consommation d'aliments ultra-transformés et la mortalité par cancer ou par maladie d'Alzheimer. Une précédente étude publiée début 2023 dans la revue eClinicalMedicine notait quant à elle que la présence régulière de produits ultra-transformés dans l'alimentation d'une personne augmente le risque de développer un cancer.

Diminuer sa consommation de ces aliments réduit le risque de mortalité

Ces nouveaux résultats qui corroborent d'autres études, de plus en plus nombreuses, qui établissent selon lesquelles une consommation plus élevée d'aliments ultra-transformés et une consommation plus faible d’aliments non transformés peuvent avoir un impact négatif sur la santé.

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De plus, il a été constaté selon cette étude que la substitution de 10% d’aliments transformés et ultra transformés par une quantité égale d’aliments peu transformés ou non transformés semble associée avec un risque de mortalité plus faible.

Plus précisément, ces substitutions permettent de réduire le risque de mortalité liée à des maladies respiratoires et digestives avec des réductions de 6 à 9% selon l'aliment remplacé.

"Promouvoir la consommation d'aliments non transformés ou peu transformés tout en décourageant les aliments hautement transformés dans les recommandations alimentaires peut être bénéfique pour la santé publique", écrivent enfin les auteurs de l'étude.

Hugues Garnier et Caroline Dieudonné