BFMTV
Politique

"Vous nous mettez du côté des inquisiteurs": des femmes ayant témoigné contre Hulot et PPDA répondent à Macron

placeholder video
Dans une tribune au Monde, 14 femmes répondent au chef de l'État, qui avait réagi aux nouvelles révélations dans l'affaire Hulot en déclarant notamment ne pas vouloir "d'une société de l'inquisition", tout en voulant "faciliter et d'accompagner la libération de la parole".

Le propos ne passe pas. 14 femmes ayant publiquement témoigné et mis en cause Nicolas Hulot et Patrick Poivre d'Arvor pour des faits de harcèlement, agressions sexuelles et viols, ont pris la plume pour répondre, dans une tribune au Monde, à Emmanuel Macron.

"Nous ne sommes pas les bourreaux", font-elles valoir.

En Conseil des ministres le 1er décembre, le chef de l'État, qui n'avait jusque-là pas réagi aux nouveaux témoignages visant son ancien ministre de l'Écologie, révélés par Envoyé Spécial, avait déclaré, selon des sources concordantes à BFMTV, que "nous n'accepterons jamais une société de l'opacité ou de la complaisance", et en même temps, "nous ne voulons pas non plus d'une société de l'inquisition", avait-il ajouté.

"L'enjeu, c'est de faciliter et d'accompagner la libération de la parole, le recueil des plaintes, l'efficacité de la justice", a fait savoir Emmanuel Macron selon ces propos rapportés.

"Machine à taire"

"Quel est le rapport entre nos récits et l’Inquisition? De nos intimités exposées naîtrait le risque de replonger la France dans une des périodes les plus sombres et les plus unanimement détestées de l’histoire occidentale?, s'interrogent les signataires de la tribune. L’Inquisition a emprisonné, torturé, supplicié, brûlé les hérétiques, ceux qui étaient soupçonnés de mettre en cause la toute-puissance divine et l’institution de l’Église."

"Vous nous mettez du côté des inquisiteurs, figures honnies de la mémoire collective, représentants des pires atrocités du passé", écrivent les 14 femmes, s'adressant directement à Emmanuel Macron.

"Nous sommes des menteuses selon nos agresseurs, une menace pour le pays selon vous. De quel changement néfaste nos paroles seraient-elles les prémices? Quel pouvoir avons-nous? Pas celui de condamner, pas celui de priver de liberté", rappellent-elles.

"Vous nous dites que nous sommes dangereuses"

Les signataires évoquent le fait d'avoir "dit (leurs) hontes les plus intimes".

"Ces témoignages ont été, pour beaucoup d'entre nous, difficiles et coûteux. Il nous a fallu des années pour avoir la force de les livrer", expliquent-elles.

"En agitant la menace inquisitoriale, vous en rajoutez une couche, vous nous dites que nous sommes dangereuses. Une pièce de plus dans la machine à taire", jugent-elles, concluant: "Nous ne sommes pas les bourreaux, monsieur le président de la République".

Clarisse Martin Journaliste BFMTV