Voies sur berge: une victoire pour l'opposition qui plaide pour une circulation "apaisée" rive droite

L'opposition parisienne, appuyée par Valérie Pécresse demande de revoir le projet de piétonisation des voies sur berge pour parvenir à une circulation "apaisée". Ils réclament des mesures compensatoires et un allègement de la circulation sur les quais haut.

La mairie de Paris ne veut pas voir les voitures revenir sur les voies sur berge. Au lendemain de la décision du tribunal administratif d'annuler l'arrêté de piétonisation de la voie Georges-Pompidou rive droite, Anne Hidalgo a annoncé son intention de faire appel.

Après plus d'un an d'une fermeture polémique à la circulation, la mairie de Paris n'a pas l'intention de revenir sur son projet de parc des Rives de Seine et va prendre un nouvel arrêté en ce sens.

Pas de retour au tout voiture sur les berges

Du côté de l'opposition, on se réjouit de la décision du tribunal administratif vue comme un nouveau revers pour la maire de Paris. Pour autant, à la question de savoir si la voie Georges Pompidou doit à nouveau être ouverte à la circulation, la réponse n'est pas si limpide.

"J'ai surtout l'intention de faire des propositions pour qu'on puisse mieux respirer dans Paris. Ca ne passe pas que par la voie sur berge, ça peut passer par la voie sur berge", explique sur Radio Classique Florence Berthout, chef de file des Républicains au Conseil de Paris. 

L'opposition dénonce surtout "la méthode Hidalgo" et son "excès de pouvoir" plutôt que de réclamer une réouverture totale des berge aux voitures.

"Nous avions proposé des modalités, nous avions posé la question de savoir s'il n'était pas plus utile d'alléger la circulation sur les quais hauts, à l'endroit où se trouvent précisément les habitants, les commerçants, tous ceux qui pâtissent de cette pollution depuis le 1er septembre 2016", rappelle sur BFM Paris Jean-François Legaret, maire LR du 1er arrondissement. 

"Un scénario d'apaisement de la circulation progressif"

Au printemps 2017, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse avait en effet formulé des contre-propositions à la piétonisation totale des voies sur berge. Ce jeudi, elle continue de défendre son projet alternatif. 

"La mairie a l'occasion de se rattraper, de saisir la main que je lui tends pour qu'on travaille ensemble sur un scénario d'apaisement de la circulation progressif, un scénario de piétonisation douce qui prendrait en compte des mesures compensatoires pour les banlieusards", plaide-t-elle sur RTL.

A la tête de la région, Valérie Pécresse avait défendu l'an dernier plusieurs options pour réaménager les berges avec le maintien d'une voie de circulation sur les quais bas au moins l'hiver.

"On aurait pu réserver les voies sur berge pendant un temps aux véhicules électriques et hybrides, ça aurait entraîné une transformation du parc automobile et la baisse de la pollution", précise-t-elle ce jeudi.

Sur les quais hauts, la présidente de la Région imaginait la création d'une ligne de bus à haut niveau de service. 

Valérie Pécresse, qui insiste sur la mise en place de "mesures compensatoires", souhaite aussi pouvoir créer des "parkings relais" aux portes de Paris. Un projet de 1.500 places de parking est en train d'aboutir, en lien avec la mairie de Paris. Ces parkings à des tarifs encore à définir doivent inciter les automobilistes Franciliens à laisser leur voiture à l'entrée de Paris et de choisir les transports en commun.

Carole Blanchard