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Violences: la mise en garde de Philippe au camp Mélenchon pour "la Fête à Macron"

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Invité exceptionnel ce mercredi sur notre antenne, Edouard Philippe a répondu aux questions de Ruth Elkrief depuis la préfecture de Bourges, dans le Cher, où il est en déplacement. Le Premier ministre a de nouveau condamné les violences en amont des manifestations parisiennes du 1er-mai. Il adresse aussi un avertissement aux organisateurs de l'événement invitant à "faire sa fête à Macron" samedi prochain.

C'est dans le bureau de la préfète du Cher, à Bourges où il est en déplacement ce mercredi, que le Premier ministre est revenu ce mercredi sur notre antenne sur les événements parisiens de la veille et s'est projeté sur le prochain cortège: "la Fête à Macron" organisée samedi à l'initiative du député insoumis François Ruffin.

"'Faisons la fête à Macron', ça peut être brutal"

Tâchant de faire la part des choses, Edouard Philippe a lancé, interrogé par Ruth Elkrief: "J’en appelle à la responsabilité de chacun. Bien sûr, les casseurs n’ont pas de message. Ils veulent casser les symboles de la loi. Mais ils ne vivent pas en dehors de la société." Il a poursuivi: "Je dis que quand on est un responsable politique ou syndical, et les responsables syndicaux se sont très bien conduits le 1er mai, on doit toujours faire attention à ce qu’on dit. Quand on dit 'faisons la fête à Macron', ça peut être festif ou irrévérencieux, je n’ai pas de problème, mais pour d’autres ça peut être beaucoup plus brutal." Au début du mois, la majorité s'était émue qu'un mannequin à l'effigie d'Emmanuel Macron soit brûlé par des manifestants à Nantes. 

Edouard Philippe a encore appuyé ses coups: "Je constate qu’à l’extrême droite ou à l’extrême gauche, on trouve beaucoup de gens qui attisent la colère et parfois la provoquent." Plus conciliant, il a par ailleurs souligné qu'il existait des discussions entre les autorités et les organisateurs de "la Fête à Macron": "Le préfet de police discute avec les organisateurs. Il évoque avec eux le parcours, le service d’ordre prévu et en fonction de ces échanges, il mobilise les forces de l’ordre. Il aura à sa disposition le nombre d’unités qu’il demandera."

Philippe nie toute défaillance de l'Etat le 1er mai 

Cet entretien avec Ruth Elkrief était aussi l'occasion d'aborder dans le détail les débordements du 1er mai. Edouard Philippe a voulu mettre en avant ses qualités, "calme, autorité et fermeté" et a appuyé: "Ce n’est pas parce qu’Emmanuel Macron est en déplacement qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion". Il a ajouté: "Non, en aucune façon, il n’y a eu de défaillance de l’Etat. Les événements d’hier ont mobilisé 21 forces mobiles, l’an dernier c’était 16 unités." 

Affirmant que les activistes soupçonnés de s'être rendus coupables de violences formaient souvent des "associations de fait", il a indiqué: "On peut dissoudre une association de fait. Dès lors qu’on la dissout, on a la possibilité de pénaliser les gens qui la reforment." "Je ne m’interdis pas de proposer au président de la République de le faire", a-t-il alors conclu.

Robin Verner