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Violences à Air France: Manuel Valls se dit "scandalisé"

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Des dirigeants d'Air France ont été pris à partie par des manifestants après l’annonce du plan de restructuration. De manière unanime, la classe politique a condamné les violences lors du CCE, qui ont fait sept blessés, selon un bilan fourni par la direction d'Air France, lundi soir.

Nouvelle journée noire pour Air France. Le plan de restructuration de la compagnie annoncé ce lundi par la direction, menaçant 2.900 postes, a provoqué de vives tensions. Des manifestants ont envahi le siège de la compagnie et interrompu la réunion du Comité central de l’entreprise. Des dirigeants, à l’instar de Xavier Broseta, un DRH, ont été malmenés et se sont vus arracher leur veste et chemise. Ces incidents ont également fait 7 blessés, dont un grave.

Face à cette agitation, la classe politique n’a pas tardé à réagir. Depuis Tokyo, où le Premier ministre est en déplacement, Manuel Valls s'est dit "scandalisé" par les violences physiques.

"La situation de l'entreprise est difficile, mais rien ne justifiera jamais de tels débordements", a-t-il ajouté.

Son ministre des Transports, Alain Vidalies, lui a emboîté le pas. "On peut être en désaccord, il peut y avoir un affrontement verbal mais la violence physique contre des responsables n’est pas acceptable", a-t-il déclaré au micro de BFMTV. Ces agissements méritent selon lui d’être "sanctionnés".

Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a également jugé ces scènes d’"inacceptables" tandis que le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, apporte son soutien "aux personnes agressées" ainsi qu’à la direction de la compagnie.

Un communiqué précise que les violences "ne font en rien avancer la recherche d'une solution pour Air France" et que le "le gouvernement appelle à la reprise du dialogue dans des conditions normales".

"Intolérable" aussi pour la droite

Du côté de l’opposition, les réactions sont également unanimes. Alain Juppé a demandé un retour "à la sérénité". "Il s’agit de la survie de notre compagnie nationale, qui est l’un des fleurons de l’influence française à travers le monde", a ajouté le maire de Bordeaux, déplorant ces crises à répétition chez Air France. "C’est par la négociation qu’on peut trouver des solutions", a-t-il conclu.

"Aucun plan social ne justifie qu’on s’attaque à des personnes avec un tel déchaînement", a pour sa part commenté Valérie Pécresse sur BFMTV. "J’appelle toutes les autorités à condamner ces violences qui sont intolérables", a déclaré la députée Les Républicains, estimant que "la restructuration d’Air France est malheureusement une nécessité".

L’ancien ministre des Transports, Thierry Mariani, a lui aussi condamné ces incidents et invite les employés de la compagnie à une réelle prise de conscience. "Les salariés d’Air France devraient réaliser que l’Etat n’est plus l’actionnaire unique de la compagnie (…) et il est hors de question qu’il la recapitalise sans cesse". "Le ciel est plein de grands noms qui ont disparu", a affirmé le député des Français de l’étranger, faisant implicitement référence à la forte concurrence des compagnies low-cost.

De son côté, la direction d’Air France compte déposer une plainte pour "violences aggravées".

P.P. avec AFP