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Valls pioche chez les "hollandais" et les "aubrystes" pour former son équipe

Manuel Valls, lors de la passation de pouvoir à Matignon.

Manuel Valls, lors de la passation de pouvoir à Matignon. - Thomas SAMSON - AFP

Libéré de ses anciennes obligations gouvernementales, Manuel Valls commence sa campagne ce mercredi. Il doit répondre à un premier enjeu: élargir son réseau de soutiens et convaincre les partisans du chef de l'Etat et de Martine Aubry de le rejoindre.

Ce mercredi marque le premier jour de campagne de Manuel Valls en déplacement dans le Doubs. Mais les efforts de son camp sont concentrés autour de Paris. Honni par beaucoup de ses rivaux à la primaire de la gauche (comme Gérard Filoche, ou encore ses anciens ministres Arnaud Montebourg et Benoît Hamon), critiqué pour son style ou son bilan, dénoncé comme le responsable du renoncement de François Hollande, Manuel Valls a besoin de trouver des soutiens pour l’aider dans sa tâche. C’est le message qu’il a voulu passer mardi soir lorsque, nouvellement démissionnaire, il s’est adressé à 150 parlementaires socialistes réunis au Palais-Bourbon. "J’ai besoin de vous", leur a-t-il dit.

Un proche de François Hollande directeur de campagne

Plus tôt, au moment de la démission de son gouvernement, il avait décroché un premier ralliement de poids en provenance de l’écurie de François Hollande: Didier Guillaume, président du groupe socialiste au Sénat. Un temps pressenti pour être le directeur de campagne de François Hollande dans une éventuelle tentative en 2017, il sera finalement celui de Manuel Valls. L’ex-Premier ministre cherche à assurer ses arrières vis-à-vis de ses anciens collègues du gouvernement: il a ainsi appelé Stéphane Le Foll, le ministre de l’Agriculture, proche du président de la République, dont la défiance à son égard est patente depuis quelques jours, et Marisol Touraine.

Ce dernier coup de fil tient de la manœuvre car Martine Aubry tente, sans grand succès, de lancer la ministre des Affaires sociales et de la Santé dans la bataille de la primaire. La maire de Lille est en effet une adversaire résolue de Manuel Valls.

Mais, Martine Auby constate une fuite de ses "fidèles" vers les lignes ennemies. Le président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, Matthieu Klein, et le député élu en Ardèche Olivier Dussopt ont annoncé qu’ils rejoignaient l’équipe de campagne de Manuel Valls. Ils seront parmi les personnages importants du QG de 350 mètres carré que le ci-devant chef de gouvernement s’est trouvé dans le XIIIe arrondissement de Paris.

Manuel Valls trouve des appuis au sein du gouvernement

Enfin, si les titulaires des portefeuilles-clés se refusent encore à lui, Manuel Valls a tout de même enregistré deux arrivées venues de l’exécutif. La ministre des Familles et des Droits des femmes, Laurence Rossignol, a déclaré ce mardi sur l’antenne de Public-Sénat qu’elle "soutiendrai(t)" Manuel Valls auquel elle assigne une tâche des plus délicates: "construire l'épicentre, redonner à la gauche ce point qui n'est pas un point de compromis mais qui est un point en construction".

De son côté, Harlem Désir, le très discret secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, ne tarit pas d’éloge sur la candidature de Manuel Valls et, en conséquence, lui a apporté son soutien: "Il a l’expérience, la densité politique et l’énergie nécessaire pour rassembler la gauche et porter les valeurs d’une France fraternelle lors de l’élection présidentielle", n’hésite-t-il pas à dire sur Twitter.

Lentement mais sûrement, les troupes de Manuel Valls se constituent.

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Robin Verner