"Un système à bout de souffle": six maires réclament à Macron un rendez-vous sur les hébergements d'urgence

Un bénévole de la protection civile s'adresse à un sans-abri dans une rue à Paris le 9 février 2021 nuit de grand froid - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP
Une urgence à l'approche de l'hiver. "Le système d'hébergement d'urgence dans notre pays est à bout de souffle": six maires socialistes et écologistes demandent mardi un rendez-vous au président de la République, Emmanuel Macron, pour dénoncer "la crise humanitaire" en cours.
"Maires de grandes villes, nous ne pouvons pas pallier le sous-dimensionnement des dispositifs étatiques ni répondre aux demandes d'un nombre croissant de personnes très vulnérables et d'enfants contraints de dormir à la rue", écrivent les maires de Paris (Anne Hidalgo), de Lyon (Grégory Doucet), de Bordeaux (Pierre Hurmic), de Strasbourg (Jeanne Barseghian), de Rennes (Nathalie Appéré) et de Grenoble (Éric Piolle), dans une lettre ouverte au chef de l'État.
"Dramatique"
Début octobre, ces six villes ont intenté des recours contre l'Etat pour lui demander de rembourser les sommes dépensées par les municipalités afin de venir en aide aux sans-abri.
"Alors que la situation s'aggrave, que le constat est tous les jours plus dramatique, notre cri d'alerte est pourtant resté lettre morte", peut-on lire dans la lettre, transmise à l'AFP par la mairie de Strasbourg.
"Alors que l'hiver s'est installé, à l'approche du moment de solidarité que sont les fêtes de fin d'année, le gouvernement n'a toujours pas pris de mesures urgentes à la hauteur des besoins pour mettre les personnes à l'abri, ni saisi notre main tendue pour construire un dialogue avec les collectivités et les acteurs de terrain", s'indignent les maires.
Les édiles disent vouloir "poursuivre le dialogue" avec le ministre de la Ville et du Logement Olivier Klein, "qui avait su, à l'hiver 2022, entrouvrir la porte des solutions avec la circulaire 'aucun enfant à la rue'". "C'est pourquoi nous souhaitons vous rencontrer dans les plus brefs délais", écrivent-ils encore.
Dans un commentaire séparé, Jeanne Barseghian a indiqué qu'à Strasbourg, "94% des personnes qui appellent le 115 pour obtenir un hébergement restent sans solution". "En plein mois de décembre, chacun peut voir des femmes, des enfants et des personnes malades vivre dans des tentes", s'indigne-t-elle.