UMP : un candidat en moins pour la présidence mais un en plus pour les primaires

Xavier Bertrand - -
Ça s’appelle un coup de billard à trois bandes. Xavier Bertrand a annoncé qu’il renonçait à se présenter à l’élection de novembre à l’UMP et qu’il laissait François Fillon et Jean-François Copé s’affronter en duel. Mais l’ancien secrétaire général de l’UMP a annoncé en même temps qu’il était candidat pour les primaires de son parti en 2016 avec en ligne de mire la présidentielle de 2017.
Pourquoi ne s’est-il pas présenté ? Il n’a pas eu les 7924 parrainages d’adhérents requis par les statuts ?
Il dit que si. D’ailleurs dimanche, chez nos confrères d’Europe 1, il a apporté ses cartons de parrainage histoire de dire : « Je n’y vais pas, mais j’aurais pu y aller, si j’avais voulu ». Deux choses : d’abord il faudrait vérifier ! Ouvrir les cartons, vérifier chacun des parrainages avec la carte d’identité de l’électeur. Bon, ce n’est pas vraiment à nous de le faire, c’est à la commission de contrôle de l’UMP. Mais comme il n’est pas candidat, elle ne le fera pas. Bref, on ne saura sûrement jamais. De la même manière, il est probable que les deux autres outsiders, Nathalie Kosciusko Morizet et Bruno Le Maire ne se présentent pas non plus. Mais qu’ils nous disent : « on y était presque. Il a manqué quelques jours ». Mais là encore ne comptez pas sur l’UMP pour faire acte de transparence. On ne saura jamais combien ils ont eu de parrainages.
Il n’y aura donc que deux candidats déclarés demain, date limite ?
Oui, c’est très probable. François Fillon et Jean-François Copé. Et là ce sera très serré. C’est vrai que sur le papier François Fillon est donné gagnant. Il est bien plus populaire que Jean-François Copé chez les Français comme chez les sympathisants. Mais c’est une élection censitaire. Parmi les 264 000 adhérents de l’UMP combien voteront ? Peut-être 100 000. Tout va se jouer avec le nombre de parrainages. Là encore, pareil. Ça va être la bataille du bluff. Car la commission se contentera de communiquer début octobre les noms des candidats qui auront effectivement réunis les 7924 soutiens requis. Mais pas le nombre de parrainages. Ça restera un mystère. Jean-François Copé fait courir le bruit qu’il en aurait entre 20 000 et 30 000. Or si chaque parrain peut être considéré comme « un ambassadeur », susceptible de convaincre au minimum un ou deux autres militants, Copé pourrait l’emporter grâce à la mobilisation du noyau dur des adhérents.
Le vainqueur prendra-t-il une option sur l’élection présidentielle de 2017 ?
C’est sûr qu’il partira avec un avantage. Mais tout dépendra aussi des scores de l’UMP aux élections intermédiaires, dont les municipales de 2014. Et puis plus le score entre Copé et Fillon sera serré en novembre, date du scrutin pour élire le président de l’UMP, plus le leadership de la droite sera difficile à défendre. Surtout si le centre droit de Jean-Louis Borloo fait sécession comme prévu. D’ailleurs on le disait au début Xavier Bertrand a décidé d’enjamber l’élection du président de l’UMP pour passer directement à la case 2017. Il sera candidat « quoi qu’il arrive » aux primaires de 2016. Quoi qu’il arrive… y compris le retour de Nicolas Sarkozy ? Oui, affirment-ils tous en chœur… Pour faire de la figuration alors…