UMP : Fillon et Copé dialoguent dans la défiance

Le dialogue se poursuit entre Jean-François Copé et François Fillon mais la défiance persiste, comme en témoigne l'entrée en scène mardi du groupe parlementaire R-UMP de l'ancien Premier ministre. Des députés des deux camps réagissent .

François Fillon et Jean-François Copé ont entamé des négociations lundi, pour trouver un compromis sur les modalités d'un nouveau vote. Ils se sont de nouveau parlé mardi soir, mais aucun détail sur leurs discussions n'a filtré. Si les deux hommes s'accordent désormais sur la nécessité d'un nouveau vote, leurs positions paraissent toujours irréconciliables sur le calendrier. Jean-François Copé propose de remettre son mandat en jeu après les élections municipales de 2014, François Fillon juge cette échéance trop lointaine et souhaiterait un nouveau scrutin dans les trois mois.

Deux groupes distincts, mais physiquement unis

A l'Assemblée les députés des deux groupes ne se sont pas physiquement séparés « pour ne pas donner une image catastrophique de deux groupes éclatés », explique Christian Jacob, président du groupe UMP. En revanche, chacun des deux groupes dispose désormais de son propre temps de parole. Mercredi après-midi, lors des questions au gouvernement, l'UMP posera donc quatre questions, et le groupe R-UMP deux questions. Une situation qui ne plaît pas vraiment à Christian Jacob président du groupe UMP : « C’est effectivement un moment difficile dont je me serais volontiers passé. Ce n’était pas le moment le plus agréable de la vie politique ». Mais pour les députés ayant suivis François Fillon au sein du R-UMP, la situation est tout autre comme l’explique Lionel Tardy député de Haute-Savoie : « Certains députés vont y prendre goût et j’en fais partie. Pour beaucoup d’entre nous, ça a été une vraie bouffée d’air, je ne vous le cache pas ».
De son côté le groupe des non-alignés emmené par Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet, publie dans Le Figaro qui paraît ce mercredi un appel à la dissolution du groupe R-UMP et à un nouveau vote « dans les meilleurs délais » dans des conditions définies par le comité des Sages de l’UMP.

« UMP, R-UMP, je m’en fous, ce qui m’intéresse c’est le fond »

Pour Marc-Philippe Daubresse, député UMP du Nord et soutien de Jean-François Copé, UMP, R-UMP à l’Assemblée, c’est du pareil au même. « J’applaudirai évidemment les deux questions R-UMP, bien entendu, affirme-t-il sur RMC. Je me fous de savoir si c’est UMP ou R-UMP, ce qui m’intéresse c’est le fond et de combattre le Parti socialiste. Je suis démocrate-chrétien, je pratique le pardon des offenses et j’essaie de prêcher pour la réconciliation ».

« Avant d’escompter un échec laissez-nous un peu d’optimisme »

Alors que rien n’a filtré des discussions de mardi entre Jean-François Copé et François Fillon Benoist Apparu député de la Marne, non aligné, veut croire à une issue négociée entre les 2 hommes qui doivent se rencontrer une nouvelle fois ce mercredi : « Il y a déjà une première nouvelle intéressante. Il y a des discussions entre Jean-François Copé et François Fillon, sans entourage, sans discours, sans média interposé, sans communiqué de presse, c’est déjà bien. Laissons-les aller au bout de leurs discussions. Un jour, deux jours, trois jours… pas beaucoup plus. On ne va pas discuter pendant trois semaines. Mais avant d’escompter un échec, laissez-nous un tout petit peu d’optimisme pour croire que la raison va l’emporter entre les deux protagonistes ».

Fillon ne posera pas de question|||

Ce mercredi Anne Grommech posera une des deux questions du groupe R-UMP qui portera sur Florange. On ne connaît pas le contenu de la seconde question, mais on sait qu’elle ne sera pas posée par le président du groupe François Fillon.

T. de Dieuleveult avec A.Roger