TVA, école, cumul : le PS dans tous ses états

Le Parti Socialiste monte en première ligne contre François Hollande et le gouvernement. Impôts, cumul des mandats, financement de l’école privée : c’est le PS tout entier, et pas seulement son aile gauche, qui réclame du changement.

« C’est le concours Lépine. Tous les jours. Chacun a une idée nouvelle », a constaté mercredi soir Olivier Faure. Pour le député socialiste de Seine-et-Marne, proche de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault, « nous créons nous-mêmes un climat anxiogène qui entretient l‘inquiétude des Français ». Et les socialistes redoublent de propositions, pour bousculer le gouvernement. Notamment, une TVA qui passerait à 20,5%, et non plus 20, tout en modulant les autres taux, afin de financer le crédit d’impôts aux entreprises.
Et la réaction de Jérôme Cahuzac : « Il ne s’agit que de suggestions, tout au plus », m’a confié le ministre du Budget. Rien n’est arbitré pour le moment. Bercy, pour l’instant, ne valide pas ce projet.

Autre contestation au PS, elle concerne la réforme de l’éducation…

Quarante députés socialistes menés par l’ancien ministre Jean Glavany ont déposé contre l’avis du gouvernement un amendement à la loi Peillon en préparation, visant à supprimer la loi Carle. Cette disposition permet depuis 2009 de mieux financer les écoles privées accueillant des élèves scolarisés hors de leur commune. François Hollande ne veut pas y toucher. « Si ça continue, ils vont nous rallumer la guerre scolaire entre public et privé », s’est inquiété un conseiller ministériel. « Quitte à refonder l’école, autant tout faire en même temps », estime Jean Glavany. Vincent Peillon a du souci à se faire.

Cette fronde s’ajoute à celle des parlementaires qui veulent aller vite sur le non-cumul…

Les 39 signataires socialistes, qui ont publié cette tribune dans Le Monde pour clamer « le non-cumul, c’est maintenant », c’est-à-dire dès 2014, irritent l’Elysée et Matignon. Parmi les signataires, Karine Berger, élue des Hautes-Alpes, qui n’a rien d’une forcenée, se réjouit de l’engagement des jeunes loups contre le cumul. « Qu’ils réussissent déjà leur premier mandat, ce sera bien », a lâché hier un soutien de Jean-Marc Ayrault.

Tout cela fait désordre, ça n’inquiète pas Harlem Désir ?

C’est tout le PS qui est entré en zone de turbulences. Le Premier secrétaire, qui a mis en garde le gouvernement sur d’éventuelles hausses d’impôts, va établir un calendrier de débats sur tous les sujets dans les prochains mois. « Il serait peut-être temps qu’il se passe quelque chose rue de Solferino », ironise un conseiller gouvernemental. Jean-Marc Ayrault va devoir refaire une tournée des popotes socialistes pour calmer les impatiences d’une majorité qui voit se profiler avec terreur la sanction des municipales.

Ecoutez ici les Coulisses de la Politique de Jean-François Achilli de jeudi 28 février.

Jean-François Achilli|||

Directeur de la Rédaction de RMC et éditorialiste RMC/BFMTV

Il intègre la rédaction de France Inter en 1998, puis le service politique en 2000, dont il prend la direction en septembre 2008. Il rejoint RMC en décembre 2012 comme directeur de la rédaction et éditorialiste RMC/BFMTV.

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Jean-François Achilli