Thierry Mariani: Marine Le Pen "a l'envergure" pour 2022

Le désormais ancien membre des Républicains estime pouvoir prolonger son soutien à la leader du parti d'extrême-droite jusqu'à la présidentielle de 2022.

"Je vais là où sont réellement mes idées, où j'ai des chances de les faire aboutir." Dans un entretien accordé ce mercredi au quotidien Le Parisien, Thierry Mariani, ancien ministre chargé des Transports de Nicolas Sarkozy et député Les Républicains du Vaucluse jusqu'en 2017, rend officiel son ralliement au Rassemblement national de Marine Le Pen pour les prochaines élections européennes.

C'est lors d'un dîner tenu plus tôt dans l'année que cet ancien membre historique de l'UMP a obtenu un consensus avec la cheffe du parti d'extrême-droite. Il devrait ainsi figurer dans les cinq premières positions de la liste de l'ex-Front national souligne encore le quotidien francilien.

"J’ai envoyé ma démission des Républicains ce mardi par mail. [...] Je quitte donc officiellement ce mouvement auquel j’avais adhéré en 1976" martèle-t-il. 

"La seule véritable alternative"

Si Thierry Mariani assure ne pas avoir dû prendre sa carte au RN, Marine Le Pen ne lui ayant "posé aucune condition", ce dernier confirme toutefois le rapprochement idéologique. "Le problème est de savoir quelle Europe on veut" détaille-t-il encore. 

Et l'ex-LR ne tarit pas d'éloges sur Marine Le Pen. Pour lui, cette dernière doit profiter du retour "aux valeurs nationales" opéré dans certains pays dont le Brésil, la Russie et l'Italie. "Regardez ce qui se passe dans les autres pays européens et dans le monde, ça lui donne raison." 

Quant à savoir si l'aventure se poursuivra au-delà des européennes, Mariani semble déjà avoir son idée quant à un possible soutien pour la présidentielle de 2022.

"J’attends de voir ce qu’elle proposera sur le plan économique, mais si elle reste sur la même ligne, c’est fort probable. Elle a l’envergure, c’est elle qui représente la seule véritable alternative. On a besoin de responsables politiques qui tiennent les mêmes discours avant et après les élections" insiste-t-il. 

Pour lui, le climat social actuel reste un terreau fertile pour le parti d'extrême-droite qui, selon son propre avis, aurait évité l'écueil de la récupération. "Marine Le Pen a la bonne attitude: elle évite la récupération et n’a pas enfilé de gilet jaune, contrairement à d’autres..."

"Tout le monde trouve normal que certains rejoignent LaREM!"

Quant à son ancienne formation politique, Les Républicains, l'ancien député ne mâche pas ses mots. Déçu de Laurent Wauquiez qui selon lui n'a pas "Marine Le Pen a la bonne attitude: elle évite la récupération et n’a pas enfilé de gilet jaune, contrairement à d’autres…"

Il fustige également "ceux qui trahissent leurs idées [...] ceux qui partent chez Macron."

"On me présente comme le bad boy, mais tout le monde trouve normal que certains rejoignent LaREM!" se désole-t-il encore. 

Finalement, après avoir expliqué pour quelle raison il n'avait pas rejoint Nicolas Dupont-Aignan qui lui faisait également les yeux doux, Mariani assure que l'idée de rejoindre le Rn le hantait depuis maintenant un certain temps. 

"Quand vous avez un mandat, c’est une trahison vis-à-vis de vos électeurs de changer de bord. Le fait d’avoir été battu aux législatives en 2017 (il a été battu par Jacques Bompard dans la 4e circonscription du Vaucluse, ndlr) m’a rendu plus libre d’une certaine façon" conclut-il. 

Hugo Septier