Taxe sur les plus riches: François Ruffin évoque une "privation des droits civiques" pour les grandes fortunes qui quitteraient la France

Il se dit favorable à "des mesures contraignantes". Invité sur BFMTV-RMC ce mercredi 24 septembre, le député de la Somme François Ruffin réagit à la menace des ultra-riches français de fuir en cas de nouvelle taxe sur les plus hauts patrimoines.
"Cela a été chiffré par le Conseil d'analyse économique rattaché à Matignon. C'est 0,003% des Français les plus riches qui partiraient en cas de retour d'un impôt sur le patrimoine (...) c'est extrêmement marginal", commence l'élu qui veut "relever l'imposition des plus grandes fortunes du pays".
Et d'interroger: "est-ce que vous trouvez ça normal que cette menace soit en permanence brandie?" Lui se dit "tout à fait favorable à ce qu'il y ait des mesures contraignantes sur ceux qui choisissent de ne pas appartenir à la patrie."
François Ruffin souligne que "c'est le préambule de notre Constitution, qui dit que l'impôt doit être payé en raison de notre faculté (...) là, on est dans l'inversement proportionnel. Les milliardaires de notre pays paient deux fois moins d'impôts en proportion que leur secrétaire ou que les infirmières."
"Privation des droits civiques"
Alors si les plus riches quittaient la France après une nouvelle taxe sur les plus grandes fortunes, si la piste d'un gel des avoirs a déjà été avancée par certains dont l'économiste Thomas Piketty, François Ruffin va plus loin avec, "pourquoi pas, une privation des droits civiques?"
"On est là dans le choix qu'ils font de ne pas appartenir à la communauté nationale", résume le député "Debout!" de la Somme.
Du côté de Matignon, Sébastien Lecornu est décidé à avancer vers la mise en place d'une contribution des plus riches -entreprises et particuliers- à l'effort budgétaire. "La question n’est pas de savoir si Bernard Arnault va payer, la question est de savoir comment", souligne un proche de celui qui doit encore former son gouvernement.