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Soutien du patron des chasseurs à Macron: Jadot veut une "loi de séparation des lobbys et de l'État"

Yannick Jadot, candidat d'EELV à la présidentielle en meeting à Paris, le 27 mars 2022

Yannick Jadot, candidat d'EELV à la présidentielle en meeting à Paris, le 27 mars 2022 - STEPHANE DE SAKUTIN © 2019 AFP

Le candidat écologiste a critiqué ce mercredi l'appel du président de la Fédération nationale des chasseurs à voter Emmanuel Macron dans le Parisien

"Je voterai Macron dès le premier tour". Cette phrase de Willy Schraen, président de la Fédération des chasseurs dans les colonnes du Parisien ce mercredi matin n'a pas manqué de faire réagir. En premier lieu le candidat écologiste Yannick Jadot. Ce dernier s'est d'abord offusqué dans un tweet posté dans la nuit de mardi à mercredi:

"Fin du faux suspens: le patron des chasseurs appelle à voter pour Emmanuel Macron. Le Président laisse les cabinets d’études remplacer l’État et brade la République aux lobbys. Les écologistes rendront le pouvoir au peuple grâce à une Loi de séparation des lobbys et de l’État."

Macron, candidat des chasseurs

Dans une interview au quotidien francilien, Willy Schraen avait ainsi affirmé clairement son soutien au président sortant, levant le voile sur des éléments programmatiques.

"Il va annoncer dans les prochaines heures sa vision de la chasse à travers une lettre aux présidents départementaux de chasse, a-t-il révélé.

"Il devrait s'engager sur l'indemnisation des dégâts de gibier, une police rurale de proximité, les chasses traditionnelles... Il mettra toute son énergie pour répondre à nos demandes. J'ai sa parole. Il ne m'a pas déçu. Aucune loi ou amendement pouvant abîmer la chasse n'a été adopté dans ce quinquennat", a conclu Willy Schraen.

Le mandat d'Emmanuel Macron a été marqué par plusieurs gestes en faveur des chasseurs. Dès 2017, le chef de l'État se déclarait favorable au rétablissement des "chasses présidentielles", officiellement supprimées sous Jacques Chirac.

Un soutien qui ne passe pas

Le candidat écologiste est revenu sur ce point ce mercredi matin chez nos confrères de CNEWS, jugeant "incroyable" la révélation par le lobbyiste des intentions du candidat-président en matière de chasse.

"Vous avez un patron de fédération qui, au fond, considère qu'il peut parler à la place du président de la République", a-t-il insisté.

"Depuis cinq ans, Emmanuel Macron n'a cessé d'autoriser des chasses qui ont été immédiatement interdites par les tribunaux parce que ce sont des espèces protégées. Les écologistes rendront le pouvoir au peuple grâce à une Loi de séparation des lobbys et de l’État", a poursuivi Yanick Jadot.

Un sujet apparu tôt dans la campagne

La chasse, sujet ô combien clivant de la campagne présidentielle. En octobre dernier, le leader des écologistes en parlait le premier. A plusieurs reprises, le candidat a déclaré que s'il gagnait l'élection présidentielle, il interdirait la chasse pendant les week-ends et vacances scolaires, ainsi que la pratique de la chasse à courre et toutes les chasses dites cruelles.

Une prise de position qui lui a notamment valu de ne pas être convié au congrès des chasseurs le mardi 22 mars dernier. A cette occasion, il déclarait au micro de France Inter:

"Ils préfèrent inviter Éric Zemmour et Marine Le Pen qu’un écologiste, ça en dit long sur la perspective".

Les chasseurs représentent une manne électorale forte. Ils sont près de 4 millions en France, dont un million de pratiquants actifs avec un permis validé en 2021.

Mathieu Aït Lachkar