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2017: Macron siphonne des voix chez tous ses adversaires

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Si le premier tour de l'élection présidentielle avait lieu dimanche prochain, l'ex-ministre, qui n'est pas officiellement candidat, recueillerait de 10% à 14% des voix, selon un sondage Ipsos. Insuffisant toutefois pour se qualifier pour le second tour, trusté par le candidat de la droite et Marine Le Pen.

Emmanuel Macron porté par l'attrait de la nouveauté? Avec 10% à 14% d'intentions de vote, le fondateur du mouvement En marche!, qui a quitté le gouvernement il y a un mois mais ne s’est pour l’instant pas déclaré candidat, dispose d'un bon potentiel pour 2017, selon un sondage Ipsos - Sopra Steria, Cevipof et Le Monde dévoilé ce lundi.

A sept mois de l'élection présidentielle, l'ancien ministre de l’Economie, qui se dit de gauche mais pas socialiste et à la tête d'un mouvement ni de droite ni de gauche, ratisserait à gauche comme à droite et piocherait sur les électorats de tous les autres candidats testés si le premier tour du scrutin avait lieu dimanche prochain. Surtout, l'ancien protégé de François Hollande, qui selon Ipsos serait éliminé dès le 1er tour quels que soient ses adversaires, bousculerait le chef de l'Etat dans son propre camp.

Dans le détail, si Nicolas Sarkozy était le candidat de la droite et que François Bayrou se présentait, Emmanuel Macron verrait basculer en sa faveur 24% des électeurs du centriste, 23% de ceux qui n’exprimaient pas de choix jusqu’à présent, 18% de ceux de François Hollande, 14% de ceux de Nicolas Sarkozy et même 6 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 3% de ceux de Marine Le Pen.

Hollande n'arriverait pas au second tour

Autre leçon de ce sondage, la confiance en François Hollande reste au plus bas, avec 6% (+1) seulement de "satisfaits" de son action, contre 69% (-1) d'un avis contraire (25% ne se prononcent pas).

François Hollande, qui n'a pas encore annoncé s'il sera candidat à la présidentielle, est crédité de 10% à 13% des voix au 1er tour. Largement devancé par la présidente du FN, Marine Le Pen (27% à 30%), et le candidat de la droite, qu'il s'agisse d'Alain Juppé (28% à 34%) ou de Nicolas Sarkozy (18% à 22%), il se qualifierait pas pour le second tour. A gauche, l'actuel chef de l'Etat serait au coude à coude, voire devancé, par Jean-Luc Mélenchon (11,5% à 13%), mais aussi par Emmanuel Macron, donc. François Bayrou est crédité de 9% à 12%.

François Hollande sortirait en revanche en tête du 1er tour de la primaire socialiste de janvier, avec 43% contre 31% à Arnaud Montebourg, et serait à égalité 50%/50% avec ce dernier au second.

Si Manuel Valls était candidat en l'absence de François Hollande, il ferait presque aussi bien que le chef de l'Etat au 1er tour (41%) et serait au coude à coude avec Arnaud Montebourg - Valls 49%, Montebourg 51% - au second.

A droite, l'écart Juppé-Sarkozy se resserre

Enfin, l'écart entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy se resserre en vue de la primaire de la droite pour 2017, le maire de Bordeaux ne devançant plus que de quatre points l'ancien chef de l'Etat au 1er tour.

Avec 37% d'intentions de vote au 1er tour de la primaire, Alain Juppé perd un point par rapport à une précédente enquête du mois de juin, quand Nicolas Sarkozy en gagne trois à 33%. Ce dernier creuse surtout l'écart auprès des sympathisants des Républicains (47%, +8), le coeur de l'électorat de la primaire, même si Alain Juppé limite les dégâts (28%, -4) dans ce secteur. Bruno Le Maire et François Fillon sont crédités respectivement de 13% (-3) et 10% (+1) d'intentions de vote, Nathalie Kosciusko-Morizet de 4% (+2), selon cette enquête.

Au second tour, Alain Juppé l'emporterait avec 56% des voix contre 44% à Nicolas Sarkozy, qui rassemblerait 58% des proches de LR certains d'aller voter, contre 42% à son concurrent. Alain Juppé ferait en revanche le plein des voix centristes (90% à 100%).

Au total, 6% des Français se disent "certains d'aller voter" au 1er tour de la primaire à droite et quatre électeurs potentiels sur cinq du duo Juppé-Sarkozy considèrent leur choix "définitif". Le "pronostic de victoire" reste en revanche largement en faveur d'Alain Juppé auprès de l'ensemble des Français (56%, -4), mais la cote de Nicolas Sarkozy remonte nettement (27%, +6).

Enquête réalisée en ligne du 9 au 18 septembre auprès d'un échantillon de 18.659 personnes inscrites sur les listes électorales, dont 12.469 certaines d'aller voter à la présidentielle, 1.216 à la primaire à droite, et 1.017 à la primaire socialiste, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur de 0,8% à 2,9% selon le résultat pour un échantillon de 1.200 personnes.

Violette Robinet avec AFP