Sondage BFMTV: la réélection de Macron est "une mauvaise chose pour le pays", selon 55% des Français
À peine réélu, et déjà la défiance. C'est l'enseignement de notre nouveau sondage "Opinion 2022" réalisé par Elabe pour BFMTV, L'Express avec notre partenaire SFR et que nous diffusons ce mercredi: Emmanuel Macron est déjà en butte à la méfiance voire à l'hostilité d'une majorité de Français, en dépit de sa victoire dimanche au second tour de la présidentielle.
La sentence est sans équivoque: pour 55% de nos compatriotes, la réélection du sortant est "une mauvaise chose pour la France".
Les classes populaires très critiques
Sur ces 55% voyant ce nouveau quinquennat arriver sous de sombres auspices, ils sont même 28% à juger que ce second mandat s'annonce comme une "très mauvaise chose" pour le pays. Cette défiance atteignait toutefois 56% le 2 février dernier. En revanche, 45% de nos concitoyens assurent que cette réélection est une "bonne chose".
Dans notre nouvelle étude, Emmanuel Macron fait le plein auprès de ses électeurs du premier tour, mais les électorats de Marine Le Pen - à hauteur de 89% - et de Jean-Luc Mélenchon - 72% - pensent que la prolongation de son bail à l'Élysée nuira à la nation. Toutes les catégories d'âge allant de 25 à 64 ans partagent cette vision pessimiste (selon des étiages variant de 55% à 62%).
D'un point de vue social, ce sont les classes populaires qui se montrent les plus critiques: parmi elles, ils sont 65% de répondants à pointer la victoire présidentielle d'Emmanuel Macron comme une "mauvaise chose pour la France". À l'inverse, les cadres et professions supérieures sont positifs, pour 54% d'entre eux.

68% des Français jugent que Macron ne "changera pas"
Comme il l'a lui-même reconnu, Emmanuel Macron a heurté l'opinion à plusieurs reprises par ses déclarations, ou son attitude. Au Champ-de-Mars dimanche, il a même promis une "méthode refondée". Seulement voilà: les Français n'en croient rien non plus. 68% de nos compatriotes posent qu'il ne changera ni de style ni de méthode à l'occasion de ce nouveau quinquennat, contre 31% qui s'attendent à cette mue.
Les sympathisants de Marine Le Pen au premier tour du dernier scrutin sont encore 89% de sceptiques, et 78% des soutiens de Jean-Luc Mélenchon présument également qu'Emmanuel Macron ne changera pas d'us et coutumes. 76% des abstentionnistes tiennent la même ligne.
Au-delà des schémas partisans, la promesse de changement d'Emmanuel Macron fait l'unanimité contre elle dans la population: ainsi, 76% des cadres n'y croient pas plus que les ouvriers (77%). 64% des commerçants émettent le même avis.

57% des Français ne croient pas à un virage écologiste
Lors d'un déplacement officiel à Cergy ce mercredi, Emmanuel Macron a réaffirmé son intention de placer le prochain gouvernement sous le signe de l'écologie et de confier la "planification écologique" au futur Premier ministre. Or, là encore, les Français sont incrédules. Pour 57% d'entre eux, le président de la République ne "mènera pas de politique écologique pendant son nouveau quinquennat". 17% du panel rétorquant même que le chef de l'État ne conduira "certainement pas" une telle politique.
86% des soutiens d'Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle lui en donnent pourtant quitus mais les partisans de Marine Le Pen - avec un taux de 75% -, de Jean-Luc Mélenchon - à 69% -, et les abstentionnistes - 65% - rejettent cette éventualité d'un chef de l'État plus écolo.

54% des 65 ans et plus veulent bien croire dans la bonne volonté d'Emmanuel Macron sur ce point mais les autres tranches d'âge s'inscrivent en faux (selon des niveaux allant de 58% à 65% de dubitatifs). Au sein des catégories socioprofessionnelles, artisans et commerçants se singularisent. Ils sont 52% à envisager ce virage écologique présidentiel. Pour 66% des ouvriers, au contraire, il n'y a rien à espérer de ce côté.
Échantillon de 1002 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région de résidence et catégorie d’agglomération. Interrogation par Internet du 26 au 27 avril 2022.
