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Sondage: 74% des Français opposés à l'indépendance de la Corse

Emmanuel Macron et Marlène Schiappa à Ajaccio.

Emmanuel Macron et Marlène Schiappa à Ajaccio. - Christophe Petit-Tesson / POOL / AFP

Emmanuel Macron accomplit en ce moment un déplacement de deux jours sur l'Île de Beauté. Et le nouveau sondage Elabe "L'Opinion en direct" que nous publions ce mercredi matin a interrogé les Français sur les thématiques soulevées par l'actualité corse. L'opposition des Français à l'idée de l'indépendance de la Corse est très large.

Si, en France, le président de la République est le garant de l'intégrité du territoire, il n'est pas le seul. Ainsi, la population française désapprouve très nettement l'idée d'une indépendance de la Corse. C'est là l'un des enseignements du dernier sondage "L'Opinion en direct" dirigé par l'institut Elabe pour BFMTV et que nous publions ce mercredi matin, alors qu'Emmanuel Macron poursuit sa visite de l'île

L'indépendance de la Corse, il n'en est pas question pour les Français

Trois Français sur quatre rejettent donc toute possibilité d'une sécession corse. 26% disent, eux, y être favorables. Le refus d'une indépendance de l'île est majoritaire parmi tous les segments de la population, bien qu'il soit légèrement atténué chez les jeunes, où le score n'atteint que 65%, et les catégories populaires, avec 65% également. Parmi les électorats politiques, ce sont les partisans de Marine Le Pen au premier tour de la dernière présidentielle qui sont les moins rétifs à cette idée, avec 64% seulement d'entre eux repoussant l'hypothèse indépendantiste. En revanche, les soutiens d'Emmanuel Macron, François Fillon et Jean-Luc Mélenchon écartent cette possibilité avec respectivement des taux de 82%, 83% et 72% au sein de leurs rangs. 

Et l'idée d'accorder une plus grande autonomie aux insulaires n'inspire guère plus les Français. Invités à se prononcer sur la question s'agissant de cette région qui jouit déjà d'un statut particulier, ils indiquent, à 64%, que l'Etat ne doit octroyer ni plus ni moins d'autonomie à la Corse. 16% des sondés voudraient même que l'île en ait moins. 19%, en revanche, sont favorables à l'extension de l'autonomie de ce territoire. C'est parmi les jeunes que l'on rencontre proportionnellement le plus de partisans de cette dernière option, avec 26% des 25-34 ans et 23% des 18-24 ans penchant en ce sens. 

Tous les électorats politiques se retrouvent sur la ligne du statu quo pour la Corse, des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (53%) à ceux d'Emmanuel Macron (74%) en passant par les soutiens de François Fillon (66%) et de Marine Le Pen (57%). 

Dossier corse: 61% des Français n'ont pas confiance en l'exécutif 

En majorité, les Français refusent leur confiance à l'exécutif pour faire avancer le dossier corse: ils sont ainsi 61% à dire ne pas faire confiance au sommet de l'Etat pour faire évoluer positivement la situation politique en Corse, et 39% à émettre le pronostic inverse. Dans le détail, bien sûr, les électeurs d'Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle sont les plus bienveillants sur ce point envers le gouvernement: 87% font part de leur confiance. Mais, partout ailleurs, le ton se durcit.

Les électeurs de François Fillon sont déjà 55% à évoquer leur défiance, ceux de Benoît Hamon 64%, ceux de Jean-Luc Mélenchon 75% et 88% des soutiens de Marine Le Pen déclarent ne pas faire confiance à l'exécutif vis-à-vis de la question corse. 

Les Français approuvent deux revendications nationalistes 

Enfin, l'institut Elabe a proposé à son panel de dire son mot sur les principales revendications des nationalistes corses. Deux d'entre elles trouvent l'approbation des Français. Faut-il incarcérer les prisonniers dits "politiques", dans la terminologie nationaliste, en Corse pour permettre un rapprochement avec leurs familles? Oui, pour 57% des personnes interrogées. La spécificité de la Corse doit-elle être gravée dans la constitution? Oui, pour 53% des Français. 

Les nationalistes réclament aussi la création d'un statut de résident corse pour réserver l'achat immobilier aux personnes vivant sur l'île depuis plus de cinq ans en Corse. Cette fois-ci, avec seulement 46% de faveurs contre une opposition forte de 53%, l'échantillon rend un avis négatif. L'écho est plus défavorable encore concernant l'idée d'une co-officialité de la langue corse avec le Français sur l'île de Beauté. 56% des sondés y sont opposés. 

Mais c'est l'hypothèse d'une amnistie des prisonniers dits "politiques" qui suscite le plus vaste rejet, avec 72% de refus. 

Echantillon de 1.002 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge et profession de l'interviewé après stratification par région et catégorie d'agglomération. Interrogation par Internet le 6 février 2018. 

Robin Verner