Sarkozy a un calendrier

Les Coulisses de la Politique, c'est tous les matins à 7h25 avec Véronique Jacquier. - -
Qu'est-ce que je vous disais il y a une semaine ? Que le retour de Nicolas Sarkozy ce serait après les élections européennes de juin 2014, si les conditions étaient réunies : c'est à dire si le Front National raflait la mise. Mercredi, qu'est-ce que l'ancien président a dit en coulisse ? Qu'il avait un calendrier ! Revenir oui... « Il faudra que je dise quelque chose ». En 2015 ? « Peut-être avant ». Un sarkozyste m'a bien confirmé mercredi que l'ancien président avait l'intention de sortir du bois après le cycle électoral fin 2014.
On a bien compris qu'il voulait revenir. Mais comment ? Il veut toujours être un recours ?
Ah ! Plus que jamais. Il a eu cette phrase qui tue pour ses camarades : « La petite politique c'est fini. Je ne veux plus m'en occuper. La France c'est autre chose ». Nicolas Sarkozy a aussi confié : « Dans le fond, quand ils réfléchissent, les Français, peut-être, veulent-ils quelqu'un au-dessus de la mêlée ». Je peux vous dire que ces confidences n'ont pas perturbé les députés UMP que j'ai eu mercredi soir au téléphone. Il y en a un qui m'a dit : « Je ne crois pas au recours, l’histoire ne repasse pas les plats ». Un autre a même jugé les propos de l'ancien président assez plats. En fait, en coulisses, ce n'est pas ce déplacement en Haute-Savoie qui fait parler les parlementaires, c'est le prochain, à Cannes, à la fin du mois.
Ah oui ! Il doit donner sa première conférence rémunérée sur le sol français
Oui. « Et ça, ça va être ravageur pour l'image de Nicolas Sarkozy ». Voilà ce que m'a dit un député UMP. Pourquoi ? Parce que mercredi on a vu l'ancien président se mettre au-dessus du lot. « Et à Cannes on va le voir venir faire du fric », a ajouté ce parlementaire. « S'il veut orchestrer son retour, c'est une erreur majeure que de mettre les pieds à Cannes, une ville super bling-bling, m'a dit un autre. On ne va parler que de la somme d'argent qu'il aura touchée ». C'est pas faux ! Mais l'entourage de Nicolas Sarkozy ne se soucie pas de ce genre de commentaires. Cannes, c'est un déplacement professionnel. Il n'y a pas d'arrière-pensée politique.
Mercredi, il n'a pas eu un mot pour la guerre à l'UMP ? La montée du Front National ?
En coulisses, au moment du déjeuner dans un restaurant du Petit-Bornand, il a été sévère avec les membres de l'UMP. Il a dit qu'il ne fallait pas rentrer dans un débat à propos du FN. Et puis, surtout, il a ironisé sur l'attitude des ténors de l'UMP qui ne se bousculent pas pour défendre son bilan. Il a eu cette phrase qui sonne comme un avertissement : « Je suis comme un cycliste dans le peloton ». Il ne reste plus qu'à attendre son échappée...