Sarkozy à New-York

Les Coulisses de la politique, de Christophe Jakubyszyn, sur RMC du lundi au vendredi à 7h20 - -
C’est vrai. Alors je n’ai pas l’enregistrement, mais j’ai le script intégral de cette conférence de l’hôtel Waldorf Astoria devant les 400 banquiers et investisseurs invités par la banque brésilienne BTG Pactual.
Alors on commence par se mettre dans l’ambiance. Je vais lire les premiers mots de l’ancien président. « I am very proud to be your guest. I am a new retiree. Young, maybe, retiree certainly ». « Je suis heureux d’être votre invité. Je suis un nouveau retraité. Jeune, peut-être, mais retraité. Je n’ai pas travaillé depuis 5 moi ! Je n’ai jamais eu de vacances aussi longues dans ma vie. Et le pire c’est que je suis très heureux de cette situation ! » Voilà comment Nicolas Sarkozy a mis la salle dans sa poche. Avec un anglais qui, paraît-il, était loin d’être ridicule. Nicolas Sarkozy prend des cours d’anglais plusieurs fois par semaine, bien décidé à pouvoir bientôt faire toute une conférence en anglais. Mais tout à l’heure à New-York, il a très vite basculé sur le Français.
Il a parlé de l’Europe. Il a voulu rassurer les investisseurs de l’Amérique du Sud ?
Oui exactement. Il a joué les VRP de l’Europe et à en croire les participants, il a été plutôt convaincant. D’abord en expliquant que la crise n’était pas finie. Deux ans ! On en a encore pour deux ans selon Nicolas Sarkozy. « Mon opinion sur la situation européenne? Elle est mauvaise. Les grands pays européens ont vécu leur histoire sur une idée fausse, qu’ils étaient en première division. Maintenant, c’est faux. La solution est simple, mais très difficile à expliquer : travailler davantage. Nicolas Sarkozy a expliqué que c’était difficile à expliquer aux Français mais, a-t-il ajouté, « avec un discours comme ça, vous avez un type qui s’est présenté à l’élection présidentielle et qui n’a été battu que par 1% de voix »
Est-ce que sarkozy leur a dit ce qu’il voulait faire dans le futur ?
Oui. « Je vais vous faire une confidence: la politique c’est très dur, on est attaqué sans arrêt. Mais en même temps, c’est un grand honneur. Moi je m’appelle Sarkozy, nom pas très français, je n’ai jamais bu une goutte d’alcool de ma vie. En France! Et les Français m’ont élu président. C’est un honneur. » Vous avez compris, il a digéré sa défaite et il n’exclut pas de revenir. Mais dans l’intervalle, il veut se prouver qu’il peut faire autre chose : « Je veux maintenant une nouvelle vie, mais pas seulement pour faire des conférences… J’aimerais tellement montrer qu’on peut avoir été un politique et comprendre l’entreprise. Parfois, il y a des chefs d’entreprise qui sont devenus de grands politiques ».
Et quelles sont les modalités… financières de cette première intervention ?
Celles d’un conférencier de prestige. Voyage en jet à New-York, suite dans un palace prestigieux et selon les informations recueillies par les journalistes sur place, le cachet s’élèverait à 120 000 dollars, environ 90 000 euros. Nicolas Sarkozy devrait rester jusqu'à samedi à New York, où il se trouve en compagnie de sa femme Carla. Il a assisté il y a quelques instants au concert de son fils Pierre, alias DJ Mosey, dans le très select Ajna Bar (ex-Buddha Bar) du Meatpacking District à Manhattan. J’ai bien peur, pour les partisans du retour de Nicolas Sarkozy, que l’ancien président prenne goût à cette nouvelle vie.
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