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Sarkozy à Dati: "Commence par payer tes cotisations!"

Rachida Dati et Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle de 2012

Rachida Dati et Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle de 2012 - Lionel Bonaventure - AFP

Entre les deux anciens complices, rien ne va plus. Aux piques répétées s'ajoutent désormais les échanges houleux alors que Rachida Dati pourrait ne pas faire partie de l'équipe de direction de l'UMP nommée par Nicolas Sarkozy. 

"Commence par payer tes cotisations!". Cette réplique Rachida Dati l’a souvent entendue ces dernières semaines. Souvent, elle est venue de sa propre famille politique mais là c’est Nicolas Sarkozy qui la lui a jetée au visage, raconte Le Figaro vendredi (article payant). Exaspéré par les atermoiements de son ancienne ministre de la Justice au sujet de sa place au sein du nouvel organigramme, le nouveau patron de l’UMP a fini par se faire cassant.

"On a tous des problèmes financiers"

Mi-novembre L’Opinion rapportait que l’eurodéputée et du maire du 7e arrondissement de Paris ne versait plus ses cotisations au pari depuis 2010, soit un montant de plus de 5.000 euros au congrès UMP du Conseil municipal de la capitale. Claude Goasguen, député-maire du 16e arrondissement, "osait alors espérer que Rachida Dati aura l’intelligence de se soumettre. Cinq mille euros, ce n’est pas grand-chose pour elle. On a tous des problèmes financiers, et Rachida Dati probablement moins que nous".

Durant la campagne pour la présidence de l’UMP, c’est Bruno Le Maire qui avait enjoint l’ex-Garde des Sceaux – mais aussi 76 parlementaires de l’opposition, à régler leurs dettes, seul façon de remettre à flots les finances du parti.

Passes d'armes entre Sarkozy et Dati

Mais entre Nicolas Sarkozy et Rachida Dati, le mal est plus profond qu’une simple mise à jour des cotisations. Alors que l’ex-président de la république était toujours retiré de la vie politique, elle avait critiqué la "stratégie de la carte postale" qui consistait à apparaître en public et à répondre aux questions sur son avenir par un sourire entendu.

Et si Rachida Dati avait soutenu son ex-mentor à la présidence de l’UMP –mais en prenant ses distances que la question de l’abrogation de la loi Taubira- Nicolas Sarkozy avait lui suscité un tollé en déclarant lors d’un meeting: "J'avais voulu Rachida Dati comme Garde des Sceaux parce que je m'étais dit que 'Rachida Dati', avec père et mère algérien et marocain pour parler de la politique pénale, ça avait du sens!" La principale intéressée avait gardé le silence.

Mais jeudi sur BFMTV, Rachida Dati n'a mâché pas ses mots: "Pour l'instant j'attends avant de donner ma réponse (pour intégrer l'équipe), parce que je veux savoir quelle est la ligne politique de Nicolas Sarkozy. Or, elle n'est pas encore établie. (…) Moi je n'ai pas envie de repartir sur une campagne fondée sur les cantines halal ou la burqa. On a déjà donné, avec le résultat qu'on connaît".

S.A.