Pour Hulot, le gouvernement "fait preuve de sang-froid" face au Covid mais n'en fait pas assez sur l'écologie

Nicolas Hulot avait quitté le ministère de la Transition écologique avec pertes et fracas en septembre 2018. Mais sa fâcherie avec l'exécutif ne l'empêche pas de lui décerner de temps à autres quelques bons points. Invité ce mardi matin de BFMTV-RMC, il a d'abord été interrogé au sujet de la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement. Celui-ci la gère-t-il convenablement? Nicolas Hulot a rétorqué:
"Mon sentiment, c’est que la réponse est oui. On peut toujours essayer de comprendre certaines décisions mais globalement, avec ces paramètres fluctuants et inédits qui font que nous sommes pris de court, je trouve que le gouvernement fait preuve de sang-froid". "Pour ceux qui sont dans la souffrance économique, le gouvernement est plutôt à la hauteur", a-t-il ajouté.
"Pas assez" sur l'écologie
Mais c'est bien sûr au tournant de l'écologie que Nicolas Hulot était attendu. Et on le sait, sa démission en atteste assez, l'ex-animateur d'Ushuaïa n'accorde pas son satisfecit au sommet de l'Etat sur ce point. "Je ne ferai jamais de procès d’intention à Macron sur sa sincérité en matière d’écologie. Mais on n’a pas la même approche", a-t-il introduit. "Je ne dis pas qu'il ne fait rien. Il fait partie de ceux qui pensent qu’on a encore du temps et qu’on peut ajourner la situation", a-t-il précisé.
Une position contre laquelle il s'inscrit en faux: "Les conséquences humaines de la crise écologique se déterminent dans les dix prochaines années."
"Nos Etats n’en font pas assez. Il y a un manque de volonté politique car on se focalise sur l’urgence immédiate et palpable mais la grande leçon de cette crise c’est qu’il faut mieux agir en amont. Le second enseignement, c’est que les règles budgétaires ont volé en éclat", a détaillé Nicolas Hulot. "Cette crise doit nous montrer que quand on injecte de l’argent en amont, les conséquences humaines, économiques, sociales en aval sont beaucoup plus faibles".
Plus tôt, évoquant la lutte contre le Covid-19, l'ancien ministre avait observé: "Nous découvrons à l’occasion de cette crise notre socle biologique, c’est-à-dire notre dépendance au vivant."
