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Politique

Qui sont les fidèles de Laurent Wauquiez?

Laurent Wauquiez

Laurent Wauquiez - ZAID AL-OBEIDI / AFP

S'il voit l'aile gauche des Républicains se déliter depuis son accession à la présidence des Républicains, Laurent Wauquiez peut encore compter sur un noyau conservateur prêt à le suivre sur sa ligne.

Laurent Wauquiez est-il seul au milieu d'un champ de ruines? Avec le limogeage de la numéro deux des Républicains (LR) Virginie Calmels, le président du parti voit s'allonger encore la liste de ses ennemis au sein de sa propre famille politique. S'il ne comptait déjà pas beaucoup de supporters de sensibilité juppéiste -largement passés dans le camp d'Emmanuel Macron-, Laurent Wauquiez se trouve à présent de plus en plus isolé. 

Patron contesté d'un parti fracturé par l'émergence du macronisme, Laurent Wauquiez s'est aliéné, en choisissant d'adopter une ligne "à droite toute" pour LR, l'aile "modérée" de son camp. Tandis que Valérie Pécresse joue l'équilibriste - un pied dehors, un pied dedans - avec son mouvement "Libres", Xavier Bertrand a choisi pour sa part de quitter le navire

S'ajoute à cela la crise provoquée par les propos de Laurent Wauquiez devant les étudiants de l'EM Lyon, loin d'avoir arrangé les rapports de ce dernier avec le camp sarkozyste. L'ancien président Nicolas Sarkozy, loin de soutenir son ancien ministre, prévient d'ailleurs son successeur à la tête du parti: il faut "rassembler". 

Aréopage conservateur

Il reste toutefois au président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, populaire chez les militants des Républicains, de nombreux soutiens à droite. Parmi eux, quelques rescapés du sarkozysme: Éric Ciotti, "monsieur sécurité" des Républicains et baron sudiste de l'une des plus puissantes fédérations LR, ainsi que Brice Hortefeux, conseiller politique demandant que cesse le "Wauquiez bashing". Parmi les vétérans soutenant également Laurent Wauquiez se trouve le successeur de Virgine Calmels en tant que premier vice-président de LR et numéro deux du parti, Jean Leonetti, également issu du camp juppéiste, mais bien plus consensuel "personnellement" que l'ancienne directrice générale d'Endemol. 

De jeunes loups de la "droite décomplexée" accompagnent ces vieux routiers de la politique: la députée de Haute-Savoie Virginie Duby-Muller, étoile montante que la macronie n'est pas parvenue à débaucher, Aurélien Pradié, député du Lot, et le plus expérimenté Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône et porte-parole des Républicains. Une famille politique dans laquelle se trouvent également Guillaume Larrivé et Geoffroy Didier (ancien directeur de campagne de Laurent Wauquiez), tous deux hérauts de la "droite forte". Un temps lemairiste, Damien Abad s'ajoute à cet aréopage, largement tourné vers des thèmes identitaires, sécuritaires et conservateurs. Ils incarnent en outre un courant de droite de plus en plus tenté par un discours eurosceptique aux accents souverainistes. 

De quoi nourrir les inquiétudes de Valérie Pécresse, qui s'alarme du "rétrécissement de (sa) famille politique" depuis l'arrivée à la tête du parti de Laurent Wauquiez. 

Louis Nadau