Qui est derrière Transparence citoyenne, l'association à l'origine de la publication des notes de frais d'Anne Hidalgo?

Des affiches collées sur la vitrine d'un magasin par Transparence Citoyenne dénoncent les notes de frais de représentation d'Anne Hidalgo, le 2 octobre 2025, à Paris. - AMAURY CORNU / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
François Rebsamen, Robert Ménard, Arnaud Ngatcha et plus récemment Anne Hidalgo. L'association Transparence citoyenne, qui se donne pour objectif de lutter contre "le copinage et le clientélisme en politique" ou "la corruption" et "l'absence de transparence des données publiques", a épinglé plusieurs représentants politiques en les contraignant à rendre public leurs notes de frais de mandat.
L'association a été créée en 2023 et est, depuis, domiciliée à Chartres. Dans les faits, la première action revendiquée par cette organisation portait déjà sur l'édile parisienne. Un signalement avait été transmis, conjointement avec le conseiller régional (DVD) Pierre Liscia, au Parquet national financier à la suite d'un voyage officiel d'Anne Hidalgo à Tahiti.
"Ce signalement soulève des questions cruciales sur l’utilisation des fonds publics et la transparence des actions des élus", écrivait l'association, qui a reproduit les signalements avec des élus locaux d'opposition.
L'association avait, par ailleurs, poursuivi les maires de dix grandes communes, parmi lesquelles Paris mais aussi Lyon, Montpellier ou Perpignan, devant le tribunal administratif. Elle leur reproche de ne pas avoir communiqué leurs notes de frais malgré une demande de la Commission d'accès aux documents administratifs (Cada).
Une amende de 210.000 euros pour "affichage sauvage"
Trois hommes y sont présentés comme actifs. En premier lieu, Guillaume Leroy, président âgé de 30 ans, qui se présente comme juriste dans le monde professionnel. Ce dernier se décrit comme "lanceur d'alerte" auprès du Figaro et a écopé d'une amende de 210.000 euros pour "affichage sauvage" après avoir placardé 140 affiches présentant les notes de frais de la maire de Paris.
"Le combat que je mène est un engagement citoyen", a-t-il déclaré auprès du quotidien, se défendant de toute politisation de la lutte contre la corruption.
Pour autant, Anne Hidalgo a pointé du doigt, dans un communiqué, les liens avec la droite et l'extrême droite des trois représentants.
Des liens politiques directs
Hormis Guillaume Leroy, Pierre-Marie Sève assure le rôle de vice-président tandis que Thibault Mercier tient celui de secrétaire général. Le premier cité, très médiatique et délégué général à l'Institut pour la Justice, défend une "révolution pénale" et dénonce le "laxisme" de la justice en France, partageant des prises de positions classiques de l'extrême droite sur le monde judiciaire. Il écrivait par ailleurs pour le blog Livre Noir, devenu Frontières.
Une vidéo d'archive datant de 2018, et mis en lumière par Politico, montre par ailleurs Pierre-Marie Saives, de son nom de naissance, dans une vidéo de soutien à Catherine Lécuyer, élue du 8e arrondissement de Paris, dans laquelle il se présente comme un "adhérent Les Républicains" depuis deux ans.
Plus discret, Thibault Mercier, avocat au barreau de Paris, est également en charge d'une associations, le Cercle Droit et Liberté, qui regroupe des avocats et juristes et partage les mêmes idées, combattant notamment le "laxisme de la justice". Comme Transparence citoyenne, le Cercle Droit et Liberté, est également soutenu par Périclès, projet faramineux monté par le milliardaire réactionnaire Pierre-Édouard Stérin.
Ce dernier a, par ailleurs, financé à hauteur de 10.000 l'association de lutte anti-corruption. "Un montant qui représente moins de 10% de notre budget", souligne Guillaume Leroy, auprès du Figaro.
À la suite de la diffusion des notes de frais de représentation d'Anne Hidalgo, le journal Libération a également révélé le contenu des notes de frais des maires d'arrondissements parisiens.