Quand les politiques sont physiquement pris pour cibles

"Il n'est pas possible d'être en danger parce que l'on défend ses idées", "deuxième femme politique agressée, trop c'est trop!" Comme Fabienne Keller ou Valérie Pécresse, de nombreuses personnalités se sont inquiétées, après l'agression de la députée La République en marche Laurianne Rossi, dimanche sur un marché de Bagneux, de l'hostilité croissante que rencontrent les élus sur le terrain. Avec un cap que certaines n'hésitent plus à franchir: celui de l'agression physique.
Le coup de poing porté à la députée des Hauts-de-Seine perpétue en effet une série d'actes violents qui a émaillé les campagnes présidentielle et législatives. En juin, Nathalie Kosciusko-Morizet avait elle aussi été victime d'une agression lors d'un tractage sur un marché parisien et avait dû être brièvement hospitalisée. Les prétendants à l'Élysée n'ont pas été épargnés, entre jets d'œufs pour Emmanuel Macron lors de sa visite au salon de l'Agriculture et jet de farine en début de meeting pour François Fillon à Strasbourg.
Ces agressions physiques peuvent être interprétées comme l'illustration du climat de défiance qui touche la classe politique. Dans son dernier "Baromètre de la confiance politique", daté de janvier 2017, le Cevipof relevait ainsi que la politique inspirait méfiance et dégoût à 40 % et 28 % des Français. Le respect ne recueillait, lui, que 2%.
