Quand Hollande veut rassembler… sur l’emploi

Les Coulisses de la Politique, de Véronique Jacquier, du lundi au vendredi à 7h20 sur RMC - -
A qui est destiné ce message ? Aux Français bien sûr et aux élus, de tous bords, après les tensions qui ont émaillé le débat sur le mariage pour tous. Mais attention, c'est facile de parler d'apaisement. Ça fait un peu pompier pyromane. Les UMP sont fous furieux. Le président n'a pas encore épuisé les sujets conflictuels : les lois sur la moralisation de la vie publique, sur l'euthanasie, sur la famille et éventuellement la PMA. Mais François Hollande s'adresse surtout à sa majorité. Elle est très divisée. On l'a vu mercredi, les communistes ne se remettent pas du camouflet subit avec le rejet de leur loi sur l'amnistie sociale, pourtant votée au Sénat avec les voix socialistes. Et le Parti socialiste lui-même s'est désuni sur la loi de sécurisation de l'emploi.
Si ce n'est pas l'apaisement pour tous... Que va-t-il faire sur le front de l'emploi justement, car c'est ça qui intéresse les Français !
Oui. François Hollande est au courant. En coulisse, les députés font remonter leurs états d’âme après avoir sillonné leurs circonscriptions. Et les Français ne disent qu'une chose : que fait le président pour lutter contre le chômage ?. Alors il y a la forme et le fond. Le chef de l'Etat va bientôt s'adresser aux parlementaires. Un député m'a confié : « On a besoin qu'il nous parle. Il a cette qualité de redonner le moral. Quand on l'écoute, on se sent rehaussé de trois centimètres ». Et puis, il va envoyer ses barons porter la bonne parole sur le terrain. Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, donne ce jeudi matin une interview aux Echos. C'est l'un des plus proches de François Hollande. Il est en service commandé : les chiffres du chômage pour le mois de mars vont tomber ce jeudi à 18h, et ils ne sont pas bons du tout.
Alors que dit Stéphane Le Foll ? La forme c'est bien gentil, mais le fond ?
La consigne : dire que le gouvernement entre dans la phase offensive. Stéphane Le Foll nous explique que jusqu'à présent nous étions dans une phase défensive car il fallait gérer les plans sociaux nés sous l'ère Sarkozy. Il a fallu mettre en place les instruments de la relance. Maintenant, place à l'investissement. L'assurance vie va être mise à contribution. Elle va servir à soutenir les petites entreprises. L'épargne privée comme moteur de la relance. Vous vous rendez compte, les socialistes ne parlent plus de dépenses publiques et d'emprunt. Ca y est, c'est la révolution de velours sociale-démocrate. Reste à savoir si François Hollande et ses proches vont arriver à convaincre la gauche des socialistes, le Front de gauche et les Communistes. Ce n'est pas gagné ! Après le mariage pour tous, un emploi pour tous... là aussi ce n'est pas gagné.
Ecoutez ici les Coulisses de la Politique de Véronique Jacquier de ce jeudi 25 avril.