Propos "complotistes": pour Bruno Retailleau, Jean-Luc Mélenchon a "franchi la ligne rouge"

Les propos tenus par Jean-Luc Mélenchon sur France Inter dimanche n'en finissent plus de soulever une houle médiatico-politique. "Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Ç'a été Merah en 2012, l'attentat à la dernière semaine sur les Champs-Elysées. Avant, on avait eu 'Papy Voise', dont plus personne n'en a jamais entendu parler après. Tout ça, c'est écrit d'avance!", avait-il déclaré.
Il a été accusé sur la base de ces spéculations de minimiser les attentats islamistes de Mohamed Merah en mars 2012, voire de les inscrire sur une toile de fond complotiste. Lors d'une conférence de presse sur YouTube lundi, le leader de la France insoumise a réfuté ces reproches, renouvelant sa "compassion aux victimes et à leurs familles", sans formuler de mea culpa.
Et le débat se poursuit dans la classe politique. Ainsi, sur BFMTV-RMC ce mardi matin, le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a lancé: "Il a franchi la ligne rouge, absolument. (...) À mes yeux, il s'est disqualifié."
Retailleau s'interroge sur "la prochaine étape"
Ce jugement lancé par un homme espérant représenter la droite à la présidentielle à l'encontre du candidat déclaré de l'une des formations de gauche n'a rien d'inattendu mais Bruno Retailleau a enchaîné en expliquant ce qu'il entendait par ce "franchissement d'une ligne rouge".
"D'abord en réduisant l' attentat à quelque chose d'organisé. C'est quoi la prochaine étape? Dire que le 11-Septembre n'a pas existé, ou a été un complot de la CIA?", a-t-il interrogé.
Le patron des sénateurs Les Républicains s'est fait plus personnel, opérant un crochet par le passé de Jean-Luc Mélenchon qui fut sénateur socialiste de l'Essonne. "Je l'ai connu au Sénat. Comme républicain, j'aimais certains de ses discours. Lors de sa conférence de presse, il ne s'est pas excusé, la compassion qu'il a pour lui, il ne l'a pas eue pour les familles des victimes".
"L'arbre qui cache la forêt islamogauchiste"
Il faisait donc ici référence à la prise de parole de Jean-Luc Mélenchon en direct sur YouTube lundi. Or, durant ce rendez-vous, le candidat à la présidentielle a aussi dénoncé les menaces de mort proférées par l'agitateur d'extrême droite "Papacito" contre les électeurs de La France insoumise dans une vidéo. Au moment de commenter cette captation où le militant d'extrême droite fait mine de se demander si "le gauchisme est pare-balles" (sic), Bruno Retailleau s'est borné à concéder: "C'est de mauvais goût".
L'élu vendéen est vite revenu à son offensive contre Jean-Luc Mélenchon, le qualifiant d'"arbre qui cache la forêt de l'islamogauchisme". "Une partie de la gauche, dont Jean-Luc Mélenchon fait partie, est sensible aux mots et aux thèses islamistes. C'est grave, et c'est ce que ça illustre, elle est là, la signification des choses", a-t-il encore avancé.
