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Primaire de la droite: Sarkozy soigne ses répliques contre ses rivaux

Nicolas Sarkozy face à Bruno Le Maire.

Nicolas Sarkozy face à Bruno Le Maire. - Capture d'écran BFMTV

Nicolas Sarkozy s'est montré très incisif contre ses concurrents - qui le lui ont bien rendu - lors du deuxième débat de la droite et du centre. L'ancien président de la République a en effet multiplié les piques contre les autres concurrents.

Nicolas Sarkozy est connu pour son tempérament offensif. Lors de ce deuxième débat de la primaire de la droite et du centre, le contexte le poussait à se montrer, de plus, particulièrement en verve. A la peine dans les sondages, il se devait être combatif. Ciblé par ses concurrents, l'ex-chef de l'Etat a répliqué à de nombreuses reprises.

Touquet ou Cantorbery? 

Sur la question des migrants, Alain Juppé, Bruno Le Maire et Jean-François Copé ont ciblé les accords du Touquet. Ce traité, conclu en 2003 entre le Royaume-Uni et la France, conduit notamment à retenir en France les migrants souhaitant rallier les côtes britanniques. Ces accords ont été vivement critiqués depuis la constitution de la "Jungle" de Calais.

Lors de ce débat, Alain Juppé a ainsi pris part parmi les détracteurs de ce traité: "Il faut dénoncer les accords du Touquet qui nous obligent à garder chez nous des personnes dont la Grande-Bretagne ne veut pas chez elle". Or, Nicolas Sarkozy, en sa qualité de ministre de l'Intérieur à l'époque, est l'un des signataires du texte:

"D’abord ce ne sont pas les accords du Touquet, ce sont les accords de Cantorbery, qui ont été renégociés au moment du Touquet, mais peu importe, tout le monde n’est pas obligé de connaître exactement le dossier."

Nicolas Sarkozy raille Bruno Le Maire

Quelques minutes plus tard, Bruno Le Maire a essuyé les foudres de l'ancien chef de l'Etat. Alors que l'ancien ministre de l'Agriculture avait rappelé que Nicolas Sarkozy avait affirmé avoir l'intention de quitter la scène politique en cas de défaite lors du scrutin de 2012, ce dernier a répliqué:

"Si j'écoute Bruno, si à chaque qu'on est battu, on n'a plus le droit de se représenter, je te rappelle que tu as été battu à la présidence de l'UMP."

Nicolas Sarkozy s'est ensuite abrité derrière la nature particulière d'une élection présidentielle pour railler son rival:

"Commence déjà par essayer d'être élu, tu verras que c'est très difficile."

Décidément remonté contre son ancien subordonné au sein de l'exécutif, Nicolas Sarkozy a plus tard repris de volée Bruno Le Maire une nouvelle fois: "Je te rappelle que tu as participé au gouvernement et non seulement que tu es resté mais en plus tu as postulé pour être Premier ministre."

Nicolas Sarkozy ne "regrette pas la nomination de NKM" mais n'est "pas sûr" de la nommer à nouveau ministre

Nathalie Kosciusko-Morizet n'a pas été en reste. La députée élue dans l'Essonne s'est aussi opposée à Nicolas Sarkozy. L'ancienne ministre de l'Ecologie dans le gouvernement Fillon a notamment estimé que l'ancien président de la République ne défendait pas assez l'héritage du Grenelle de l'environnement.

Nicolas Sarkozy a alors rétorqué que, sous son mandat, "NKM" avait été la "numéro quatre du gouvernement", ajoutant ensuite ce sarcasme: "Je ne regrette pas ta nomination mais je ne suis pas sûr de le refaire."

Nicolas Sarkozy évalue la connaissance qu'ont ses anciens ministres des dossiers internationaux

Enfin, la question de la lutte contre le terrorisme et ses implications géopolitiques a été soulevée. Et Nicolas Sarkozy n'a pas accepté que certains de ses rivaux, dont Bruno Le Maire, remettent en cause les liens de la France avec quelques-uns de ses alliés, comme l'Arabie saoudite:

"Si vous croyez qu'on va ramener la paix, sans avoir l'Arabie saoudite, Téhéran et Moscou avec nous, vous ne connaissez pas ces dossiers."

Robin Verner