Primaire à gauche: Valls fait de l'oeil aux électeurs de Montebourg

Manuel Valls a récolté 31,2% des suffrages exprimés au premier tour de la primaire à gauche quand Benoît Hamon, lui, en obtenait 35,8%. Pire, ses réserves de voix à l'aube du second tour semblent bien maigres tandis que son rival a enregistré le soutien sans équivoque d'Arnaud Montebourg. C'est à cette nécessité de retrouver un nouveau souffle auprès des électeurs pour espérer une victoire que Manuel Valls a consacré ses efforts, ce lundi soir, sur le plateau du 20 heures de TF1.
Manuel Valls ressort la fiche de paie
Si l'ancien Premier ministre n'a pas renoncé à ses propositions libérales, affirmant notamment qu'il continuerait "à soutenir la compétitivité des entreprises", il a surtout multiplié les clins d'oeil aux électeurs d'Arnaud Montebourg, qui a fédéré 17,52% des voix. Il s'est notamment largement inspiré de la rhétorique d'Arnaud Montebourg, qui s'était déclaré "le candidat de la fiche de paie":
"Je propose moi d’augmenter la fiche de paie, de valoriser le pouvoir d’achat(...). Benoît Hamon, lui, propose les 32 heures, lui au fond est le chantre de la fin du travail, lui vous explique qu’il va répartir un revenu universel à chaque Français. Et ça va se traduire demain par plus d’impôts et par la ruine de notre budget", a développé Manuel Valls.
Ces questions du travail et du revenu universel avaient largement opposé Arnaud Montebourg et Manuel Valls durant la campagne.
Du cannabis à la laïcité, Manuel Valls réveille les blessures
Manuel Valls a continué de souligner les points d'achoppement entre ces deux personnalités:
"Je défendrai aussi une société de la norme et de la règle. Benoît Hamon s’est prononcé pour la légalisation des drogues douces, et il n’a pas voté toute une série de textes pour la sécurité et de la lutte contre le terrorisme. Moi je défends l’autorité, la sécurité."
Si cette phrase lui permet à nouveau de se poser en candidat du régalien, elle rappelle aussi aux électeurs de l'ex-ministre de l'Economie que leur champion s'était lui aussi prononcé contre la légalisation du cannabis.
Pour finir, Manuel Valls a appuyé sur une polémique qui a, au préalable, agité la campagne de Benoît Hamon. L'ancien chef de gouvernement a ainsi lancé: "Et puis je défendrai aussi une vision de la laïcité que je veux incarner, la lutte contre le communautarisme. Lui, Benoît Hamon, est ambigu sur ces questions et je défendrai notamment l’égalité entre les femmes et les hommes." Une manière de rappeler qu'il y a quelques semaines Benoît Hamon n'avait pas paru s'émouvoir outre-mesure d'un reportage montrant qu'il était impossible pour les femmes d'entrer dans un café dans certains quartiers.