Présidentielle 2022: près de 9 jeunes sur 10 ont l'intention d'aller voter, selon un sondage

Un bulletin de vote (illustration) - PATRICK HERTZOG © 2019 AFP
Ils n'ont pratiquement pas voté pour les régionales, mais ils comptent bien se rattraper. La présidentielle intéresse la jeunesse, à sept mois du scrutin: 87% des 18-29 ans interrogés ont de "grandes chances" ou se disent "certains" d'aller voter en 2022, selon un sondage réalisé par l'Institut Ipsos pour France Inter.
Seulement 13% des 500 sondés ont "peu de chance" ou se disent sûrs de ne pas déposer de bulletin dans l'urne l'année prochaine. Loin de l'abstention massive au premier tour des régionales en juin, où près de neuf sur dix des 18-24 ans ne sont pas allés accomplir leur devoir citoyen.
Les attentes de cet électorat pour la présidentielle sont fortes: 64% d'entre eux espèrent qu'elle améliorera "la situation du pays" et la leur. Cet avis est partagé par les habitants de grandes métropoles (79%), les diplômés, hommes, issus de famille de classe moyennes ou supérieurs (70%). Au contraire, ceux qui n’expriment pas autant d’attentes sont, pour 40% d’entre eux, habitants de zones rurales, de catégories populaires, des femmes, et qui ont un diplôme inférieur au bac.
Voter, mais pour qui?
Problème: les personnalités politiques en lice pour la présidentielle ne convainquent pas la jeunesse, nous apprend cette enquête d'opinions. Le panel était invité à noter sur dix chaque candidat lancé dans la course à l'Élysée, ou en passe de l’être, sur la question de savoir s'il sera "capable de répondre aux attentes et aux aspirations de votre génération?".
"Les jeunes pourraient se rendre aux urnes, encore faut-il qu’il y ait un candidat qui les motive. De ce point de vu là, on a le sentiment que ce n’est pas encore gagné", analyse chez nos confrères Mathieu Gallard, le directeur d'études au département Public Affairs d'Ipsos.
Le président Emmanuel Macron obtient la meilleure note, sans atteindre la moyenne avec 4,2 sur 10. Jean-Luc Mélenchon de La France Insoumise et Xavier Bertrand à droite viennent ensuite avec un score de 3,9. Ils sont suivis de Marine Le Pen du Rassemblement national et de l’écologiste Yannick Jadot, tous deux notés à 3,8 sur 10. Le polémiste Éric Zemmour recueille la moins bonne note avec 2.6/10.
Pouvoir d’achat et protection de l’environnement
Parmi les enjeux qui préoccupent le plus les jeunes, figurent en tête les difficultés en termes de pouvoir d’achat (45 %) et liés à la protection de l’environnement (43 %). Un tiers d’entre eux s’interrogent aussi sur l’avenir du système social (santé, retraites…) et la montée des inégalités sociales.
Plus de la moitié des jeunes interrogés se sont sentis délaissés pendant l’épidémie de Covid-19. 55% estiment que le gouvernement a laissé de côté ceux qui commençaient à chercher du travail ou qui débutaient leur vie professionnelle, et 40% en ce qui concerne les étudiants.
Les trois quarts d’entre eux restent optimistes pour leur propre avenir (74%), mais seulement la moitié le sont concernant l’avenir du pays (48%). Ces optimistes pour leur futur sont en grande majorité des hommes, cadres et diplômés. Les plus pessimistes, eux, sont davantage des habitants de zones périurbaines, des jeunes peu diplômés et en recherche d’emploi.
Pour plus de la moitié des jeunes (55%), la fracture majeure dans la société française est la fracture sociale, liée au niveau de salaire et de patrimoine. Vient ensuite la fracture identitaire, en fonction de la religion ou de l’origine (40%).
Sondage Ipsos réalisé auprès des jeunes dans la perspective de l’élection présidentielle de 2022 sur un échantillon de 500 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans à 29 ans.