Présidentielle 2022: Estrosi ne voit pas de "candidat naturel" à LR, et défend l'intérêt d'une coalition

Le 31 août dernier, Christian Estrosi plaidait dans Le Figaro pour un accord entre la droite et Emmanuel Macron en vue de la présidentielle à venir. Cette profession de foi a fortement déplu dans son camp. Ce mardi matin, le maire de Nice, invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV-RMC, a toutefois soutenu mordicus le bien-fondé de son option. Il a tout d'abord souligné qu'aucune candidature ne se dégageait dans sa famille politique: "A-t-on un candidat naturel qui s’impose? Est-ce qu’on a un Jacques Chirac, un Nicolas Sarkozy? Il n’y en a pas."
"J'aurais souhaité que François Baroin dise les choses clairement"
Il a encore déploré: "J’aurais souhaité que François Baroin dise les choses clairement. Il ne l’a pas fait, on sent que chaque jour, il y a un recul." "On doit retrouver la voie d’un projet pour la France!" a-t-il réclamé. Pour Christian Estrosi, il s'agit de négociations et non d'une capitulation en rase-campagne: "Posons des conditions. Peut-être qu’il n’y aura pas de réponse à ces conditions, auquel cas le débat sera inutile." "Ce n’est pas la personne du président qui importe, c’est la capacité de notre pays à gouverner entre l’Etat et les collectivités territoriales", a-t-il argumenté.
Le maire de Nice nourrit ce projet d'alliance de la perspective d'une victoire prochaine des "extrêmes de droite ou de gauche".
"Il est temps de dépasser les clivages partisans catastrophiques. Les principales ressources pour sortir de cette crise sont à droite, au centre", a-t-il encore fait valoir, assurant que le chef de l'Etat élaborait la même analyse que lui puisque "les deux Premiers ministres auxquels il aura fait appel jusqu’à présent sont issus de notre famille politique".
Christian Estrosi dénonce "l'aveuglement" des formations politiques
Christian Estrosi a durci les coups à l'égard de la classe politique. "Je suis inquiet de l’aveuglement de l’ensemble des formations politiques. On a perdu toute notion de l’intérêt général et de l’intérêt national", a-t-il expliqué.
Voulant convaincre qu'il ne défend pas lui-même son intérêt particulier, il s'est fait solennel: "Je n’aspire à rien, à aucune responsabilité, à quoi que ce soit."
L'ex-ministre de l'Industrie a rappelé ses anciennes fonctions gouvernementales: "C’est terminé, c’est derrière moi. C’est en homme libre que je suis devant vous ce matin. Je suis gaulliste et le reste plus que jamais".
Tandis qu'Aurélien Pradié, secrétaire général des Républicains, avait évoqué à propos de l'initiative de Christian Estrosi une "lâcheté" et "un opportunisme assez misérable", celui-ci a rétorqué: "Ça ne grandit pas une formation politique que d’avoir une personnalité telle que celle-là qui jette l’hallali sur qui que ce soit."
