Poutine à Versailles: les coulisses d'une visite très symbolique

Après un sommet de l’Otan et du G7 sans faux pas, Emmanuel Macron reçoit Vladimir Poutine à Versailles, ce lundi. Ce premier rendez-vous entre les deux chefs d’État s’opérera au Grand Trianon qui accueille une exposition sur la visite historique effectuée par le tsar Pierre le Grand en France, en 1717.
Les deux chefs d'État traverseront la cour du Grand Trianon puis traverseront cinq salons de l'aile droite du palais, dont le salon des Malachites où se trouve un ensemble de meubles offerts par le tsar Alexandre Ier à Napoléon. Ils regagneront ensuite la galerie des Cotelle, haut lieu de réception du palais, et inaugurereont l'exposition "Pierre le Grand, un tsar en France".
"Cette exposition est importante [pour les Russes] parce que le tsar Pierre le Grand représente la nouvelle Russie, c'est celui qui a étendu son territoire, c'est celui qui l'a ouvert et c'est celui aussi qui a modernisé son pays, c'est le tsar réformateur par excellence" explique Gwenola Firmin, l'une des commissaires de cette exposition, au micro de BFMTV.
Un "dialogue exigeant"
Au total, 155 œuvres sont exposées, dont plus des trois quarts ont été prêtées par le Musée de l'Ermitage de Saint-Pétersbourg. Cette exposition symbolique, qui marque les 300 ans de relations diplomatiques entre la France et la Russie, semble surtout servir de prétexte à cette rencontre qui intervient dans un contexte particulièrement tendu alors que le G7, réuni à Taormine (Italie) ces vendredi et samedi, a brandi la menace de nouvelles sanctions à l’encontre de Moscou.
Le président de la République a promis "un dialogue exigeant avec la Russie" et souhaite notamment parler de la question syrienne, en vue de "changer le cadre de sortie de crise militaire" et de "construire de manière beaucoup plus collective une solution politique inclusive" en Syrie. De son côté, le Kremlin dit s’attendre à une discussion "très intéressante et franche" sur cette question. Il ajoute que "la France fait partie des pays qui ont une attitude très sévère envers le régime de Bachar al-Assad."
Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait affirmé ne "pas faire partie de ceux qui sont fascinés par Vladimir Poutine", dont il disait ne pas partager les "valeurs". De son côté, le président russe l’avait exhorté à "surmonter la méfiance mutuelle" dans un message adressé au président français peu après son élection.