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Pour Sarkozy, «le vote FN n'est pas d'extrême droite»

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Nicolas Sarkozy s'est déclaré «certain», jeudi, que les électeurs qui ont voté pour Marine Le Pen au premier tour de l'élection présidentielle, dimanche dernier, n'étaient pas séduits par les thèses de l'extrême droite.

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Tout en refusant tout accord avec le Front national, Nicolas Sarkozy s'est refusé jeudi matin à trouver quoi que soit d'inacceptable dans le discours du FN. Le président sortant a simplement évoqué l'existence « de tout un tas de choses » qui rendent impossible un arrangement avec le parti de Marine Le Pen.
Devancé au premier tour par son rival socialiste François Hollande et donné nettement battu le 6 mai par tous les sondages, il a une nouvelle fois exprimé sa volonté de parler aux électeurs de la présidente du parti d'extrême droite. « Ces six millions et demi de Français, ils ne sont pas séduits par les thèses de l'extrême droite, affirme Nicolas Sarkozy. J'en suis absolument certain (...) Je suis persuadé que, à partir du moment où vous avez près de 18% de Français qui expriment ce vote, c'est des gens qui disent "ça ne peut plus durer, on n'est pas satisfait de la façon dont le monde évolue depuis 30 ans, on veut conserver notre mode de vie, on trouve que ça change trop vite, on veut des frontières, on veut la Nation (...) on n'est pas raciste mais on considère que la France a accueilli trop de monde" ».
A la question de savoir s'il y avait de la xénophobie dans le discours du FN, Nicolas Sarkozy a répondu qu'il « peut y avoir chez certains dirigeants, notamment chez Jean-Marie Le Pen, cette dimension-là », en prenant soin de ne pas y associer la fille de l'ancien président du parti, Marine.

Pas de reniement

A propos des électeurs FN, « on ne peut pas dire que ces gens-là sont des fascistes, ça n'a pas de sens », a ajouté Nicolas Sarkozy.
Le FN appartient-il à la droite républicaine? Nicolas Sarkozy n'a pas répondu, insistant seulement sur l'impossibilité de conclure un accord avec lui. « Il y a tout un tas de choses qui nous séparent (...) Il y a tout un tas de choses qui font que je ne ferai pas d'accord avec eux ».
Le président-candidat a également redit que la question d'une participation de ministres frontistes à un futur gouvernement, s'il venait à être réélu, « ne se pose même pas ».
Accusé de marcher sur les plates-bandes du FN pour séduire un électorat qui constitue sa principale réserve de voix pour le second tour de la présidentielle, le président sortant à une nouvelle fois dénoncé un procès d'intention.
« Il n'y a rien de ce que je dis qui est un reniement de quoi que ce soit », a-t-il dit en réponse au candidat Modem François Bayrou, qui l'a accusé de renier un demi-siècle de politique sociale en validant les thèses du FN sur l'immigration.