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Pour Hidalgo, Hollande, Macron et Valls sont responsables d'un "immense gâchis" à gauche

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Dans une interview cinglante au Monde, la maire de Paris dénonce la "confusion" créée par les "chefs de file du quinquennat".

Dans la primaire de gauche, elle soutient Vincent Peillon, mais refuse de dire vers qui elle se tournera si son candidat échoue, les 22 et 29 janvier. Dans une interview au journal Le Monde publiée ce jeudi, la maire de Paris, Anne Hidalgo, explique qu'elle n'aurait "pas pu choisir un autre candidat" que lui. A l'inverse, elle ne mâche pas ses mots à l'égard des "chefs de file du quinquennat", qu'elle accuse d'être "responsables" d'un "immense gâchis" à gauche.

"Il y a eu beaucoup d’amalgames et d’inculture de la part de ceux qui ont été les chefs de file de ce quinquennat. Ils nous ont conduits à un état de confusion absolue. Je leur en veux pour cela. Je suis triste face à cet énorme gâchis. Nous n’étions pas obligés de nous infliger ça", lance-t-elle. 

Gauche fracturée

Ciblant et citant précisément François Hollande, Manuel Valls et Emmanuel Macron, elle estime aussi que la primaire "arrive tard, avec peu de moyens, mais qu'elle a le mérite d'exister".

"Selon moi, il y a trois personnes responsables de l’immense gâchis du quinquennat qui se termine: François Hollande, qui a décidé de la politique à conduire, Emmanuel Macron, qui a été son conseiller et l’inspirateur d’une pensée qui a très largement fracturé la gauche, et Manuel Valls", déclare la maire de Paris. 

A propos du candidat, Anne Hidalgo ne manque pas de qualificatifs pour exprimer son soutien. "Vincent élève le débat. Ça fait du bien d’avoir quelqu’un qui a une pensée du temps long, de notre histoire, qui ne dit pas qu’avant ou après lui, il n’y a rien", explique-t-elle. 

"Seul le positionnement de Vincent Peillon peut permettre à la gauche d’être au deuxième tour. Il vient occuper un espace que d’autres se sont évertués à détruire", estime-t-elle.

Macron, "incarnation de la reproduction sociales des élites"

A l'adresse d'Emmanuel Macron, Anne Hidalgo explique aussi ne pas croire à "l'homme providentiel, qui explique qu’il va vous sauver, qu’il a tout compris, qu’il va tout décider". "Cela me fait même peur", insiste-t-elle. "Il est l’incarnation de la reproduction sociale des élites", ajoute-t-elle aussi, précisant l'avoir côtoyé lorsqu'il était conseiller de François Hollande.

"Je n’ai perçu dans son travail quotidien ni une modernité qui m’aurait éblouie, ni un rapport à la démocratie qui me donnerait confiance. Le réveil risque d’être difficile pour ceux qui y croient!", avance l'élue. 

Au sujet de Manuel Valls, la maire de Paris, qui a failli quitter le PS au moment de la déchéance de nationalité, n'est pas plus tendre. "Ce dernier a porté une vision autoritaire allant jusqu’à soutenir, avec le président de la République, la déchéance de nationalité. Ce n’est pas possible pour moi", lâche-t-elle. 
C.V.