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Pour Bayrou, le vote par anticipation suscite "plus de points d'interrogation que de réponses"

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Le président du MoDem, invité de BFMTV-RMC ce jeudi matin, a également réitéré son plaidoyer en faveur de la proportionnelle.

Deux jours après le dépôt surprise par le gouvernement au Sénat d'un amendement portant sur le vote par anticipation en vue de la prochaine élection présidentielle, François Bayrou n'a pas caché son scepticisme vis-à-vis de cette mesure.

"Le vote par anticipation, je ne sais pas si ça a un avantage ou pas. J'ai plus de points d'interrogation que de réponses dans mon esprit", a estimé le président du MoDem ce jeudi sur BFMTV-RMC, plaidant pour "une réflexion globale" au sujet du suffrage.

"Nous avons soulevé avec le Mouvement démocrate depuis des mois et des années la recherche de nouveaux moyens d'exprimer le vote alors que l'abstention explose", a fait valoir le Haut-commissaire au Plan.

"L'épidémie a fait que beaucoup de gens ne sont pas allés au bureau de vote, et pendant ce temps, on regarde ce qui se passe dans toutes les autres démocraties du monde, on s'aperçoit qu'aux États-Unis, il y a plus de 100 millions, 100 millions d'électeurs qui ont voté par correspondance pour l'élection présidentielle. (...) En Allemagne et en Suisse, les élections locales se sont tenues tandis que nous repoussions les nôtres parce qu'ils ont le vote par correspondance..."

Réflexion globale sur le vote

Pour François Bayrou, l'absence de réflexion globale sur ces thématiques est liée "au fait que nous n'avons pas de bonnes règles de représentation", a-t-il poursuivi, dérivant sur la proportionnelle, thème auquel il avait conditionné son soutien à Emmanuel Macron pour la présidentielle de 2017, remis en lumière ces dernières semaines en vue de 2022.

"Quand on croit que pour être efficace il faut être hégémonique, il faut avoir tous les pouvoirs et toutes les majorités... En réalité, si vous avez tous les pouvoirs et toutes les majorités, le pays n'adhère pas, et vous ne pouvez pas entraîner ou proposer ou imposer une seule réforme sans l'adhésion du pays. C'est un fonctionnement de la démocratie qui est absolument nuisible", a asséné François Bayrou. "Ce n'est pas tant la majorité numérique qui compte, ce qui compte c'est d'être capable de rassembler."
Clarisse Martin Journaliste BFMTV