Potentielle inéligibilité de Marine Le Pen: pour Édouard Philippe, "ce ne serait pas une bonne nouvelle"

Édouard Philippe au Havre le 12 septembre 2024 - Benoit Tessier / POOL / AFP
Une présidentielle sans Marine Le Pen en 2027? "Ce ne serait pas une bonne nouvelle dans l’absolu", juge Édouard Philippe sur RTL ce mardi 19 novembre, un peu moins d'une semaine après que le parquet a réclamé, entre autres, une peine de cinq ans d'inéligibilité contre la leader du RN, dans le cadre du procès des assistants parlementaires du FN.
"Je fais partie de ceux qui considèrent que le combat politique se tranche dans les urnes", se justifie l'ancien Premier ministre.
"La loi s'applique à tout le monde"
"En revanche, je ne vois pas pourquoi je commenterais une décision de justice qui n'est pas encore rendue", ajoute-t-il, tout en soulignant que "la loi a été votée et s'applique à tout le monde. Même à ceux qui disposent de beaucoup de points dans les sondages."
En l'occurrence, la potentielle inéligibilité de Marine Le Pen pourrait être prononcée en vertu de la loi dite "Sapin 2", entrée en vigueur le 11 décembre 2016. Soit, à 20 jours près, dans la période des faits reprochés à la triple candidate à la présidentielle (2011-2016).
En raison de cette loi, la peine complémentaire d'inéligibilité de la cheffe des députés RN deviendrait obligatoire en cas de condamnation pour détournement de fonds publics, et non plus facultative. Sauf si le tribunal "par une décision spécialement motivée" en décide autrement. En plus de la peine d'inéligibilité, le parquet a réclamé cinq ans de prison, dont trois avec sursis et 300.000 euros d'amende contre Marine Le Pen.
L'affaire concernant cette dernière est celle des soupçons d'emplois fictifs au Front national, devenu Rassemblement national en 2018, visant à détourner l'argent du Parlement européen au bénéfice du parti. En plus de Marine Le Pen, et sa formation d'extrême droite, 24 autres personnes sont jugées.
Mercredi dernier, l'accusation a souligné que le "système" mis en place, qui s'est "renforcé" avec l'arrivée de Marine Le Pen à la tête du parti en 2011, est "inédit" par sa durée, le "montant" des détournements (4,5 millions) et son "caractère organisé, systématisé".