Popularité: Hulot dégringole à gauche

Il est l'une des cautions de gauche d'un gouvernement perçu de plus en plus à droite: logiquement, la popularité de Nicolas Hulot pâtit de son maigre bilan en tant que ministre de la Transition écologique et solidaire. L'ancien présentateur, dont le malaise au sein de l'équipe gouvernemental est devenu un véritable feuilleton, ne cesse de voir sa cote de popularité baisser.
Dégringolade à gauche
Avec 41% d'opinions favorables dans le dernier baromètre Elabe pour Les Échos et Radio Classique, Nicolas Hulot demeure certes la personnalité politique préférée des sondés, mais le nouveau venu en politique a perdu 19 points par rapport à son entrée en fonction.
"C’est logique, vous choisissez un camp, vous vous fâchez avec une partie des électeurs. Si Yannick Noah était devenu ministre de Nicolas Sarkozy, il aurait perdu en cote de popularité", tempère notre éditorialiste Christophe Barbier.
Le détail de cette chute n'est toutefois pas anodin. C'est chez les électeurs de "gauche", échaudés par une première année de quinquennat qui aura fait d'Emmanuel Macron le "président des riches" aux yeux de nombreux opposants, que la dégringolade de Nicolas Hulot est la plus spectaculaire. En un an, la vedette d'Ushuaïa a perdu 33 points de popularité, ne conservant "que" 45% de bonnes opinions.
"Il n'a pas démontré son utilité aux yeux de l'électorat de gauche, qui attendait de lui des actes, pas qu'il soit un symbole médiatique. Il y est perçu comme ayant renoncé", détaille dans Les Échos, Bernard Sananès, le président de l'institut de sondage Elabe.
Couleuvres
La succession d'arbitrages gouvernementaux défavorables à Nicolas Hulot - seul Notre-Dame-des-Landes pourrait apparaître à son crédit - n'arrange rien à l'impression que cette "belle prise" d'Emmanuel Macron sert davantage de totem que de ministre.
"Depuis un an, il a avalé quelques couleuvres sur beaucoup de dossiers", constate Christophe Barbier. "Il y a eu peut-être aussi ce côté chantage à la démission, ‘je vais partir, je reste, je pars’, qui a fini par lasser les gens, et puis surtout il y a pour Nicolas Hulot l’impression que l’élan qu’il donnait est cassé."
L'écologiste n'a en effet jamais caché sa déception. Dernier épisode en date: le glyphosate, dossier sur lequel Nicolas Hulot a frisé l'humiliation politique. Très loin du "Make our planet great again".