Polémique autour des rumeurs sur le couple Sarkozy

La Société des journalistes du Journal du dimanche a exprimé lundi son indignation face aux propos tenus par Pierre Charon, conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, au sujet des rumeurs apparues début mars sur le couple présidentiel. /Photo prise l - -
PARIS (Reuters) - L'ancienne ministre de la Justice Rachida Dati a démenti avoir colporté des rumeurs sur le couple présidentiel, faits pour lesquels la justice française a ouvert une enquête préliminaire.
La députée européenne a également reçu le soutien d'élus UMP dénonçant une "campagne calomnieuse" destinée à gêner celle qui envisage de se présenter aux élections municipales à Paris.
Dans un communiqué cité lundi par Le Monde, Rachida Dati "proteste avec indignation contre les allégations de certains organes de presse lui prêtant une quelconque responsabilité dans la propagation de rumeurs absurdes et inadmissibles sur la vie privée du couple présidentiel".
Elle dit également se réserver le droit d'agir en diffamation contre ceux qui reprendraient cette allégation, "la reliant de surcroît à la suppression naturelle de sa protection policière, présentée comme une sanction."
Le Canard Enchaîné avait évoqué une possible disgrâce de Rachida Dati en révélant mercredi dernier que la députée avait été forcée, au soir du premier tour des élections régionales, de se séparer de sa voiture de fonction et de son escorte de trois policiers, restés à sa disposition après son départ du gouvernement.
Le ministère de l'Intérieur avait alors affirmé qu'il ne s'agissait pas d'une mesure personnelle mais d'une réorganisation globale des équipes de protection.
Le Journal du dimanche (JDD) est cependant revenu à la charge ce week-end, avançant que l'Elysée avait mandaté les services de renseignement pour identifier l'origine des rumeurs sur Nicolas Sarkozy et son épouse Carla.
"UNE ESPÈCE DE COMPLOT"
Selon l'hebdomadaire, ces investigations auraient conduit à soupçonner l'ancienne ministre de la Justice.
Dans un communiqué, Dominique Sopo, président de SOS-Racisme, s'est étonné que "le nom de Rachida Dati soit jeté en pâture".
L'affaire a déclenché une autre polémique.
Vendredi, dans un article mis en ligne sur le site Rue89, Pierre Charon, conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, s'est demandé si ces rumeurs ne seraient pas "une espèce de complot organisé avec des mouvements financiers".
Estimant qu'Olivier Jay, directeur de la rédaction du JDD , avait été dans cette affaire "un peu dépassé", il avait estimé qu'une procédure judiciaire était indispensable pour mettre un terme à cette "ignominie".
"Nous voulons aller jusqu'au bout pour que cela ne se reproduise plus jamais. Comme on dit, la peur doit changer de camp", ajoutait Pierre Charon.
Dans un communiqué, lundi, la société des journalistes du JDD juge "inacceptable le ton menaçant et inquisiteur de ces propos sans précédent".
Elle rappelle que les deux salariés mis en cause ont quitté leurs fonctions et que le directeur du journal a écrit une lettre d'excuses au couple présidentiel.
"HFA, société éditrice du JDD, a reconnu avoir déposé plainte contre X pour 'introduction frauduleuse de données dans un système informatique'. Que faut-il de plus ?", demande-t-elle.
C'est le Journal du dimanche, lui-même relais via son site internet mi-mars de ces rumeurs, qui a déposé plainte.
Le groupe Lagardère a poussé à la démission un responsable de Newsweb, filiale éditant le site internet du JDD, et un autre employé, non journaliste, soupçonné d'avoir publié l'article sur un blog hébergé par le site.
Gérard Bon, édité par Elizabeth Pineau