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"Pognon de dingue": "inadmissible" pour le secrétaire général de FO

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Pour le secrétaire général de Force ouvrière, il est "abject" d'affirmer que les pauvres ont une part de responsabilité dans leur situation.

La sortie du président n'a rien fait pour apaiser un climat social incandescent: en affirmant que les aides sociales coûtait "un pognon de dingue" à la France, Emmanuel Macron s'est attiré les foudres du secrétaire général de Force ouvrière, Pascal Pavageau. Invité sur notre antenne ce lundi matin, le syndicaliste s'est opposé au chef de l'Etat, coutumier de ces déclarations "transgressives".

"Franchement, aujourd’hui, dire qu’il y aurait un pognon de dingue pour aider les 14% de nos concitoyens qui sont sous le seuil de pauvreté dans la cinquième économie mondiale… En terme de ‘pognon de dingue’, il y en a un peu plus chez les ex PDG de Carrefour", a-t-il ainsi taclé.

"Abject"

Dans une vidéo publiée par l'Élysée sur Twitter, l'ancien banquier d'affaire expliquait vouloir "responsabiliser les gens pour qu’ils sortent de la pauvreté". Un point de vue qui ulcère Pascal Pavageau:

"Qu’on ne sous-entende pas que ceux qui bénéficient de ces aides sont un peu responsables de leur situation et ne feraient rien pour en sortir. C’est mensonger, et tout à fait abject."

"Les deux tiers des adultes qui sont sous le seuil de pauvreté cherchent un emploi activement ou en ont déjà un. Un SDF sur quatre en France a une activité. Les gens qui sont à ce niveau de pauvreté, ils essaient de s’en sortir", insiste le secrétaire général de FO.

Pin's

Et de défendre un système qui, selon lui, permet à la France de conserver un taux de pauvreté moins élevés que ses voisins européens:

"Sans les aides sociales, nous passerions automatiquement de 14% à 22% en matière de taux de pauvreté. C’est à la fois une logique de corde – on vient tirer celles et ceux qui sont dans une trappe à pauvreté, les aider à reprendre pied – et une logique de digue, où celles et ceux qui sont juste au-dessus ne sombrent pas."

Pour Pascal Pavageau, ce pan des dispositifs d'aide de l'Etat n'est pas le plus urgent à revoir. "On pourrait aussi évaluer les 110 milliards annuels qui sont donnés aux entreprises sans contrepartie et qui n’ont créé aucun emploi, nonobstant le pin’s de monsieur Gattaz", conclut-il. 
Louis Nadau