Petroplus : «5 offres, dont 2 sérieuses et financées» annonce Montebourg

Un repreneur égyptien serait prêt à reprendre la raffinerie - -
Voilà de quoi redonner un espoir aux salariés de Petit-Couronne (Seine-Maritime). « A l'issue de la date limite de dépôt des offres pour la reprise de la raffinerie de Petit Couronne, ce jour à 18h, cinq offres de reprise ont été formellement déposées auprès de l'administrateur judiciaire » dont deux « paraissent sérieuses et financées » a annoncé mardi soir Arnaud Montebourg dans un communiqué, qui précisait : « il s'agit de l'investisseur suisse Terrae et de l'énergéticien égyptien Arabiyya Lel Istithmaraat ». Le consultant Michel Billard de la Motte, représentant du groupe égyptien en France, a évoqué le dépôt d'un dossier de reprise pour la raffinerie auprès du tribunal de commerce de Rouen en ces termes : « C'est un plan de reprise complet de la raffinerie de Petit-Couronne », qui prévoit notamment « la reprise de la totalité du personnel, sauf une soixantaine de personnes qui veulent prendre leur retraite. » Le ministère du Redressement productif a précisé : « le gouvernement a accompagné ces repreneurs et poursuit ses efforts au côté des industriels de manière à rendre possible la reprise de la raffinerie de Petit-Couronne ».
De son côté, l’intersyndicale avait auparavant fait part de trois offres « solides » - ce candidat égyptien, le groupe libyen Murzuk et la société NetOil, basée à Dubaï – ainsi que « d'offres additionnelles » a déclaré Jean-Luc Broutet, secrétaire général de la CGT de la raffinerie.
Le financement d'un plan social a été évoqué
Les administrateurs provisoires se prononceront mercredi sur les cinq offres, lors d'un comité d'entreprise extraordinaire. Si un ou plusieurs dossiers sont jugés recevables, une audience de cession pourra se tenir au tribunal de commerce « dans un délai de trois ou quatre semaines », a précisé Yvon Scornet, porte-parole de l'intersyndicale de Petroplus. Dans le cas contraire, la raffinerie sera mise en cessation d’activité à la date fixée préalablement par le tribunal, soit le 16 avril. Les perspectives de reprise étant limitées, le financement d'un plan social a été évoqué, indiquait-on à Matignon, une solution déplorée par Yvon Scornet. « Notre intersyndicale ne veut pas discuter d'un plan social, on n'est pas là pour être licenciés, on est là pour faire tourner cette usine. » a-t-il déclaré.
L'Etat pourrait « boucler le financement »
Dans le cas d’une reprise, l'Etat pourrait intervenir via le Fonds stratégique d'investissement (FSI) « pour boucler le plan de financement », explique-t-on de source gouvernementale. Arnaud Montebourg avait assuré mardi matin que l'Etat était disposé à mettre de l'argent dans la raffinerie devenu symbolique des difficultés de l'industrie française. La proposition avait été confirmée par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, en déplacement à Bangkok, qui avait toutefois insisté sur la nécessité d'une « offre crédible ».
Petit-Couronne est l'une des huit raffineries françaises qui fournissent une partie des 50 millions de mètres cubes de carburant consommés chaque année en France, selon l'Ufip (Union française des industries pétrolières).Secteur stratégique, le raffinage français est en crise depuis des années, cumulant des marges peu élevées à une faible demande et à une surcapacité de production d'essence, dans un pays où le diesel représente 80% de la consommation de carburant.