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Pesticides: Borne défend les distances d'épandage fixées par le gouvernement

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Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, a défendu, ce mardi soir, sur notre antenne, la décision du gouvernement de mettre en place une distance minimale nationale entre les champs sous pesticides et les habitations.

La décision du gouvernement de prendre un arrêté pour mettre en place une distance minimale nationale entre les champs sous pesticides et les habitations ou les écoles est critiquée par de nombreux militants écologistes, en raison de la faible distance proposée: 5 mètres pour les champs de culture basse (légumes) et 10 mètres pour ceux de culture haute (céréales, arbres fruitiers...).

Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, a affirmé, ce mardi soir, sur notre antenne, qu'il s'agit d'un "sujet très important" qui "mérite mieux que des polémiques et des présentations caricaturales". 

"Je partage la préoccupation des maires qui veulent que les habitants soient bien protégés quand on a ces épandages de pesticides. [...] On est un des seuls pays en Europe à avoir des distances de protection. [...] Elles ne sortent pas d’un chapeau et ont été recommandées dans un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) remis en juin", a-t-elle poursuivi.

"Les connaissances peuvent progresser"

Daniel Cueff, le maire de Langouët qui avait pris le 18 mai dernier un arrêté anti-pesticides, depuis suspendu par la justice, explique sur notre antenne que "ces distances de 5 et 10 mètres se trouvent déjà sur les bidons de pesticides et d’insecticides. Ce sont ce qu’on appelle les dispositifs anti-dérive, à savoir que lorsque les gouttelettes tombent sur le sol, il faut absolument éviter qu’elles tombent chez les voisins. Mais ça n’a rien à voir avec la distance qui est nécessaire lors de la volatilisation des produits qui a lieu le jour-même. On retrouve ensuite tous ces produits dans l’air. Pour moins les respirer, il faut une distance de 150 mètres."

Elisabeth Borne a assuré "respecter son avis et sa démarche" mais qu'il est "important de se fonder sur l'avis qui a été rendu par des scientifiques".

"Les connaissances peuvent aussi progresser. Les études vont sans doute être approfondies et évidemment on en tiendra compte. Mais à l’instant, les éléments qui nous ont été proposés par les scientifiques dans cette recommandation de l’ANSES sont ces distances". 

Pour la ministre, ces arrêtés traduisent finalement "une prise de conscience des enjeux environnementaux par les citoyens, les élus et les entreprises". 

Clément Boutin