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"Un certain nombre de défauts se sont aggravés": Delanoë étrille la politique sociale de Macron

Emmanuel Macron et Bertrand Delanoë à Tunis le 1er février 2018. Photo d'illustration

Emmanuel Macron et Bertrand Delanoë à Tunis le 1er février 2018. Photo d'illustration - Eric FEFERBERG / POOL / AFP

Dans un entretien partagé ce dimanche 31 mars, l'ancien maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, s'affiche très critique d'Emmanuel Macron, dont il était un soutien en 2017.

L'ancien maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë, soutien d'Emmanuel Macron en 2017, a estimé que la "politique sociale" menée avait été "déficitaire dès le premier mandat", jugeant même qu'"un certain nombre de défauts se sont aggravés" depuis le début du second.

Sollicité par Emmanuel Macron pour devenir ministre il y a sept ans, Bertrand Delanoë a raconté avoir décliné, dans une émission diffusée ce dimanche 31 mars sur Radio J.

"Je me souviens lui avoir dit (...): "Emmanuel, c'est vrai qu'on est d'accord sur l'Europe et sur un certain nombre de sujets. Mais je ne serai pas membre d'un gouvernement qui réforme le code du Travail par ordonnances'", comme cela a été fait dès l'été 2017, a souligné Bertrand Delanoë.

Expliquant avoir voté pour Emmanuel Macron en 2022 pour faire barrage à Marine Le Pen, Bertrand Delanoë a affirmé que "le deuxième mandat (l)e satisfait moins que le premier".

"La politique sociale était déficitaire dès le premier mandat. Et là je pense qu'un certain nombre de défauts se sont aggravés", a-t-il plaidé, pointant en premier lieu la nouvelle réforme de l'assurance chômage que Gabriel Attal s'apprête à lancer.

Ne pas s'en "prendre aux chômeurs"

Bertrand Delanoë, qui n'est plus encarté dans aucun parti mais est militant de la CFDT, "pense qu'il y a sûrement des réformes à faire" car "il faut chercher l'efficacité de la dépense publique". "Mais surtout pas en s'en prenant aux chômeurs", a-t-il fait valoir.

Exprimant son "estime et amitié personnelle pour Gabriel Attal", l'ancien maire de Paris (2001-2014), désormais âgé de 73 ans, a jugé les débuts du Premier ministre, nommé en janvier, "courageux". "Il a beaucoup plus de fond qu'on ne l'imagine" mais "pour être très honnête, je ne partage pas son orientation que je ne trouve pas de gauche", a-t-il détaillé.

Bertrand Delanoë a également adressé un tacle à Jean-Luc Mélenchon, avec qui il a milité plus de 30 ans au sein du Parti socialiste, mais dont il conteste les récentes prises de position, en particulier dans la guerre entre Israël et le Hamas. Selon lui, Jean-Luc Mélenchon, "volontairement ou involontairement, nourrit la division, la haine".

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"Je regrette profondément le gâchis qu'il fait de lui-même parce que c'est quelqu'un qui a du talent, qui a de la culture. Et comme il est intelligent et qu'il a de la culture, il sait bien quand il trahit nos idéaux communs", a encore estimé Bertrand Delanoë, jugeant que LFI incarnait "une gauche qui fait du mal à la gauche et du mal à la France".

T.K. avec AFP