Plan anti-pollution de Delanoé décrié à droite... et à gauche

Largement critiqué. Bertrand Delanoé présente lundi au Conseil de la ville de Paris son plan pour lutter contre la pollution. L’opposition dénonce "un plan antisocial, anti-banlieue, anti-automobiliste".

Le maire de Paris Bertrand Delanoé défend lundi devant le Conseil de la ville, une série de mesures visant à lutter contre la pollution de l’air. Loin de faire l'unanimité, à droite comme à gauche, ce plan est largement décrié. Mais quelles sont donc les mesures phares de ce fameux plan ?

Indésirables vieux véhicules

Réaménagement de la place de la Nation dans le 12e arrondissement, abaissement de la vitesse maximale de 80 à 70 km/h sur le périphérique, multiplication des zones à 30 km/h dans Paris, création de péages sur les autoroutes métropolitaines ou mise en place d’une écotaxe sur les poids lourds, tarification sociale du stationnement. Un ensemble de mesures fâchent l’opposition qui juge que la charge est trop lourde pour les automobilistes. 

La proposition qui fâche le plus semble être l'interdiction en 2014 de la circulation des véhicules privés de plus de 17 ans, des poids lourds de plus de 18 ans et des deux-roues de plus de 10 ans.

UMP et Front de gauche ne décolèrent pas

A droite comme à gauche, les critiques fusent. "Ces mesures peuvent être qualifiées d'antisociales, d'anti-banlieues et d'anti-automobiles" a déclaré l’UMP. "Pénaliser les plus vieilles voitures pénalise avant tout les Parisiens les plus modestes", a ainsi fustigé le président du groupe UMP au Conseil de Paris Jean-François Legaret.

Critique largement partagée par le groupe PCF-PG, qui approuve la mise en oeuvre d'une aide pour l'achat de véhicules neufs, et "demande d'imaginer des mesures préventives et coercitives visant les 4x4, crossovers et SUV", car "il ne faut pas laisser croire qu'il suffit d'en avoir les moyens pour polluer tranquille".

"Relancer la prime à la casse"

Le maire de Paris a également proposé lundi de relancer la prime à la casse, pour accompagner l'interdiction des véhicules les plus polluants dont il souhaite la mise en oeuvre.

"J'ai demandé au Premier ministre la constitution d'une Zone d'action prioritaire pour la qualité de l'air (ZAPA) sur un territoire étendu jusqu'à l'A86 (...) Avec le soutien de l'Etat nous accompagnerions sa mise en oeuvre d'une prime à la casse pour l'ensemble des possesseurs de véhicules polluants vivant sur son ressort", a assuré Bertrand Delanoë lors d'un débat au Conseil de Paris.

Sylvain Toiron