Non-censure du PS: Faure veut éviter "la politique du pire" et un "Premier ministre plus à droite" que Bayrou

Olivier Faure, premier secrétaire du PS et député de Seine-et-Marne, à l'Assemblée nationale le 29 janvier 2025 - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Éviter "la politique du pire". Olivier Faure justifie ce mardi 4 février sur France Inter la décision des socialistes de ne pas voter les motions de censure déposées à l'initiative des insoumis, après les deux 49.3 dégainés la veille par François Bayrou sur les textes budgétaires.
"Nous avons beaucoup parlé, beaucoup hésité, parce qu'il n'y a aucune bienveillance vis-à-vis de ce gouvernement. Mais il y a un attachement à l'intérêt général, celui du pays: doter la France d'un budget, lui permettre de continuer à travailler", déclare le Premier secrétaire du PS.
En renversant le gouvernement, "le mal serait pire", assure-t-il, craignant un "Premier ministre plus à droite qui négocie sa propre survie avec l'extrême droite". Quant à l'option d'une présidentielle anticipée, poussée par les insoumis, Olivier Faure rappelle qu'une démission du chef de l'État entraînerait constitutionnellement une élection "dans 35 jours".
Avant de questionner: "Est ce que quelqu'un pense sincèrement que la gauche pourrait l'emporter?"
"Ce n'est pas Mélenchon qui dit qui est de gauche"
Avec La France insoumise le torchon brûle depuis des semaines autour de la stratégie à adopter vis-à-vis du gouvernement avec la prochaine présidentielle en ligne de mire. Face au choix des socialistes, Jean-Luc Mélenchon s'est empressé de sortir le PS du Nouveau Front populaire ce lundi, estimant que l'alliance est désormais "réduit(e) d'un parti".
"Ce n'est pas Jean-Luc Mélenchon qui dit qui est de gauche et qui est de droite, etc... Et encore moins celui qui dit qui appartient au Nouveau Front populaire", lui renvoie Olivier Faure.
"J'observe que nos camarades écologistes et communistes n'ont pas eu le même regard sur ce que nous faisons", ajoute le député de Seine-et-Marne. Si ces derniers devraient également voter la censure, "je ne les ai pas entendus pratiquer l'excommunication", insiste-t-il.
Martelant que sa formation se situe "dans l'opposition", Olivier Faure confirme que les députés du PS déposeront une motion de censure spontanée à l'issue de la procédure budgétaire, en réaction aux propos de François Bayrou sur un "sentiment de submersion".
"Nous reviendrons sur une forme de trumpisation du débat public" en France, "sous l'influence notamment de Bruno Retailleau", le ministre LR de l'Intérieur, explique-t-il.