Congrès du PS: la direction annonce la reconduction d'Olivier Faure, son adversaire conteste

Nicolas Mayer-Rossignol et Olivier Faure - Stefano RELLANDINI / AFP
A l'issue du second tour du 80e congrès du Parti socialiste, les militants ont préféré l'actuel premier secrétaire, Olivier Faure (50,83%) à son rival pour prendre la tête du mouvement, Nicolas Mayer-Rossignol (49,17%), selon des résultats transmis par le parti à la presse. L'écart séparant les deux candidats est très faible: 393 voix.
Le maire de Rouen conteste ces résultats. "Les militants socialistes nous ont placé en tête à au moins 50,5% contre 49,5% pour la direction sortante", écrit-il dans un communiqué ce vendredi. Il "demande que la commission de récolement se réunisse dès cet-après-midi afin de valider le scrutin". "Aucun résultat final ne peut évidemment être proclamé sans validation par la commission de récolement. Je demande que le choix des militants soit simplement respecté", insiste Nicolas Mayer-Rossignol.
"Trumpisation"
Dans la nuit de jeudi à vendredi, les deux impétrants avaient l'un et l'autre revendiqué la victoire. Nicolas Mayer-Rossignol avait dégainé le premier, écrivant avec ses soutiens: "N’ayez aucun doute. Nous avons gagné. Ils ne peuvent plus remonter au score". Le camp de l'édile rouennais ajoutait:
"Nous faisons face à une tentative de déstabilisation et de trumpisation de nos amis."
Dans leur viseur, Olivier Faure, qui avait lui aussi crié victoire quelques minutes plus tôt. Il déclarait alors sur ses réseaux sociaux: "Les militants socialistes ont exprimé ce soir par un vote clair leur volonté de poursuivre le rassemblement de la gauche et des écologistes en faisant en sorte que je sois celui qui dirige cette grande formation qu'est le PS".
L'avenir de la Nupes, question centrale de ce congrès
Les deux camps s'étaient accusés mutuellement d'irrégularités dans les votes et avaient annoncé des recours et demandes d'annulations de vote dans des sections. Lors du premier tour, "au moins un millier de votes suspects", avait été dénombrés selon une note interne consultée par L'Express. Mais les équipes des trois candidats en course - la troisième était Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin - avaient préféré fermer les yeux pour ne pas entacher l'image du parti au poing et à la rose.
L'enjeu de ce congrès concernait notamment l'avenir de la Nupes. Olivier Faure défend sa stratégie d'alliance de gauche "sans exclusive", seul moyen selon lui de faire barrage à la droite et à l'extrême droite en 2027. Nicolas Mayer-Rossignol, plus réservé sur cet accord, ne cache pas ses réticences vis-à-vis du parti de Jean-Luc Mélenchon. Il a le soutien de la troisième candidate, la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, clairement hostile à la Nupes.
Les résultats définitifs seront proclamés après le vote des délégués du Congrès de Marseille les 27, 28 et 29 janvier.