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Parti socialiste

François Hollande "pas indifférent" à l'élection présidentielle de 2027

François Hollande le 10 juin 2024 à Créteil

François Hollande le 10 juin 2024 à Créteil - Behrouz MEHRI / AFP

L'ancien chef de l'État, qui juge qu'il a "accompli à bien des égards son destin", ne ferme pas la porte à une potentielle nouvelle candidature à la prochaine présidentielle. De quoi agacer à gauche alors que les relations sont très tendues avec Olivier Faure.

Une nouvelle étape vers la présidentielle? Désormais de retour à l'Assemblée nationale, l'ex-chef de l'État n'évacue pas l'hypothèse d'une éventuelle candidature pour l'Élysée.

"Je ne suis pas indifférent à 2027", assume ainsi François Hollande dans une longue interview à l'Hémicycle, un trimestriel consacré à la vie politique.

Avant de nuancer: "mais si je mets ma personne au premier plan de mes préoccupations, je perds toute crédibilité. Il se trouve que j’ai déjà été président et que j’ai accompli à bien des égards mon destin".

Guerre ouverte avec Olivier Faure

La précision n'a rien d'anodine alors que l'ancien dirigeant n'est qu'un député parmi d'autres au sein du groupe socialiste du Palais-Bourbon. Rares sont les députés qui étaient déjà parlementaires à l'époque de son quinquennat et la nouvelle génération - à l'instar des figures montantes du mouvement comme Arthur Delaporte ou Philippe Brun - estiment ne rien lui devoir.

Pas question donc de sembler arrogant aux yeux de ses collègues à l'Assemblée. Mais ces propos ont cependant de quoi donner quelques soucis au patron du PS Olivier Faure. Les deux hommes s'affrontent par média interposé depuis plusieurs semaines, ce qui pourrait tourner à terme à la guerre de succession.

François Hollande s'est ainsi prononcé début octobre sur LCP pour un nouveau congrès du PS en début d'année 2025, en disant espérer que l'actuel Premier secrétaire Olivier Faure soit remplacé.

"La vie politique est faite de successions"

Ce congrès, souligne l'ancien président, devrait "ouvrir la voie à un rassemblement plus large, avec les amis de Raphaël Glucksmann", l'eurodéputé fondateur de Place publique.

"La vie politique est faite comme ça, de successions", avait encore ajouté celui qui dirigea le PS entre 1997 et 2008.

Si François Hollande n'a pas fait officiellement acte de candidature, difficile de ne pas envisager l'hypothèse qui lui permettrait d'avoir la main sur le processus de désignation d'un candidat pour la présidentielle.

"Oui, c'est possible", avait-il d'ailleurs répondu sur le plateau de Quotidien en septembre alors qu'on l'interrogeait sur une éventuelle candidature à l'Élysée, en précisant cependant que l'option n'était pas "envisagée" à ce stade.

Une candidature en 2027 "possible"

Plus largement, l'aile droite du PS, farouchement opposée à La France insoumise, qui compte notamment la présidente de la région Occitanie Carole Delga, met la pression à Olivier Faure pour que les socialistes rompent avec les Insoumis, avec qui ils sont alliés dans le cadre du Nouveau Front populaire.

L'ex chef de l'État a d'ailleurs déjà fait savoir mi-septembre qu'il ne "pouvait pas imaginer que Jean-Luc Mélenchon soit le candidat unique à gauche", appelant à privilégier un candidat "socialiste ou proche du Parti socialiste", avec la volonté de s'adresser "à tous les Français pour être majoritaire".

Marie-Pierre Bourgeois