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Parlement

"Nous ne vous laisserons pas faire": les députés croisent déjà le fer sur le vote du budget à l'Assemblée

Manuel Bompard à l'Assemblée le 10 octobre 2022

Manuel Bompard à l'Assemblée le 10 octobre 2022 - Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Dans une ambiance à couteaux tirés, les députés ont commencé cette après-midi à examiner le projet de finances. Les insoumis ont demandé au gouvernement de ne pas utiliser le 49.3. De son côté, Marine Le Pen a critiqué le "bilan désastreux" de l'exécutif.

Les échanges ont été certes feutrés, mais ont donné le ton pour les prochains jours. Le débat sur le budget 2023 a commencé cette après-midi à l'Assemblée, laissant augurer des débats électriques et une probable adoption du texte par 49.3.

C'est Bruno Le Maire qui a ouvert le bal. Le ministre de l'Économie a promis "non pas une bataille" mais "un débat" sur le projet de loi de finances. Si la manœuvre vise à montrer que le débat reste ouvert, Gabriel Attal a tenu un autre discours.

"Notre responsabilité collective est de ne pas donner le spectacle de l’enlisement au moment où notre pays a tant besoin d’être à la hauteur des enjeux", a lancé le ministre délégué des Comptes publics.

À gauche, on critique l'austérité du gouvernement et des prévisions de croissance jugées trop optimistes par la Cour des comptes, tandis que la droite estime, au contraire, qu'il y a trop de dépenses prévues dans ce texte. De quoi rendre quasi-impossible un vote pour l'exécutif qui ne possède qu'une majorité relative et devoir s'appuyer sur le 49.3.

"Injuste, coûteux et à coup sûr inefficace"

Cet article de la Constitution permet de suspendre l'examen d'un texte et de l'adopter, moyennant l'engagement de la responsabilité du gouvernement.

Éric Coquerel a demandé de son côté le gouvernement à ne pas l'utiliser.

"Je demande solennellement au gouvernement de ne pas mettre en place le 49.3 (...) Le débat doit avoir lieu", a demandé le président insoumis de la Commission des finances.

Même son de cloche de la part de Manuel Bompard. Le député LFI a demandé au gouvernement d'écouter l'opposition dans le débat qui s'ouvre à l'Assemblée.

"Nous ne vous laisserons pas faire. Nous serons cette force alternative dont les Français ont besoin. Un autre budget est possible et nous marcherons pour qu'il advienne ce dimanche 16 octobre", a-t-il critiqué, reprochant à l'exécutif de n'avoir "rien de mieux à proposer que de mettre des cols roulés et d'éteindre le wifi".

Marine Le Pen, de son côté, a également profité de cette occasion pour critiquer l'action gouvernementale. "Votre plan pour le budget est conforme à votre politique: injuste, coûteux et à coup sûr inefficace", a-t-elle assuré.

Un rejet frontal des principaux groupes d'opposition qui ne va donc pas faire taire ceux qui appellent de leurs vœux un recours au 49.3.

Marie-Pierre Bourgeois