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Parlement

La Syrie et l'accueil des réfugiés au menu de la rentrée parlementaire

L'actualité internationale s'impose aux députés et sénateurs pour la rentrée parlementaire avec deux débats, l'un sur l'action militaire française en Syrie mardi et l'autre mercredi sur l'accueil des réfugiés, sur lequel la droite peine à afficher une position commune.

L'actualité internationale s'impose aux députés et sénateurs pour la rentrée parlementaire avec deux débats, l'un sur l'action militaire française en Syrie mardi et l'autre mercredi sur l'accueil des réfugiés, sur lequel la droite peine à afficher une position commune. - AFP

A partir de 16 heures ce mardi, une session extraordinaire va se tenir à l'Assemblée national, pour un débat portant sur "l'engagement des forces aériennes françaises" en Syrie.

L'actualité internationale s'impose aux députés et sénateurs pour la rentrée parlementaire avec deux débats, l'un sur l'action militaire française en Syrie dès ce mardi, et l'autre mercredi sur l'accueil des réfugiés, sur lequel la droite peine à afficher une position commune.

A l'Assemblée nationale, la session extraordinaire du Parlement s'ouvre aujourd'hui à 16 heures par un débat de deux heures, sans vote, "sur l'engagement des forces aériennes pour des vols de reconnaissance au-dessus du territoire syrien".

En Syrie, la France veut connaître "ce qui se prépare contre elle et ce qui se fait contre la population syrienne", avait expliqué François Hollande, dans une allusion aux menaces d'attentats commandités par le groupe Etat islamique sur le territoire hexagonal. Avant des les juger, pas plus tard que ce lundi, "nécessaires".

Un débat sur l'envoi de troupes françaises au sol

Si cette initiative a été globalement approuvée dans la classe politique, le débat porte maintenant sur un éventuel envoi de troupes au sol. Le chef de l'Etat juge "inconséquent et irréaliste" d'envoyer des troupes françaises au sol.

Le chef de file des députés socialistes Bruno Le Roux est favorable à une intervention internationale terrestre en Syrie, mais sans la France. C'est aussi la position de la plupart des dirigeants de droite, qui se rejoignent désormais pour prôner l'intervention au sol de pays de la région. "Une intervention au sol sera sans doute nécessaire, ce sera aux puissances de la région d'en assumer le leadership", a résumé ce lundi le sénateur et ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.

Bachar al-Assad, "un moindre mal"?

Une partie des Républicains devrait à nouveau prôner une reprise du dialogue avec Bachar al-Assad, perçu comme un moindre mal par rapport à Daech, mais cette perspective est rejetée par François Hollande comme Nicolas Sarkozy. Mercredi, députés et sénateurs débattront de l'autre volet de la crise syrienne par un débat, à nouveau sans vote, sur "l'accueil de réfugiés en France et en Europe", probablement moins consensuel.

L'arrivée massive de réfugiés en Europe a permis à la gauche, divisée sur les questions économiques, de se ressouder autour de la nécessité morale de les accueillir. Après avoir critiqué sa frilosité, les députés de gauche sont maintenant en phase avec la politique de l'exécutif, prêt à accueillir 24.000 réfugiés en France sur les 120.000 que la Commission européenne a proposé de répartir dans les États membres.

Apporter "un message" sur des "valeurs communes"

Aide aux communes créant des hébergements, promesses de places nouvelles en centres d'accueil... le gouvernement devrait préciser mercredi ce qu'il a esquissé samedi devant les maires. Pour Bruno Le Roux, le débat "n'a pas uniquement pour but de discuter avec le gouvernement français de ce que doit faire la France" mais aussi "d'apporter un message" sur des "valeurs communes" en Europe mises à mal par certains dirigeants comme ceux de la Hongrie. Paradoxalement, la politique de large accueil des réfugiés décidée par Angela Merkel "a facilité en France les conditions politiques", a reconnu lundi le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis.

A l'inverse, la chancelière conservatrice a d'abord mis en difficulté par ce choix Les Républicains, divisés entre les tenants comme Nicolas Sarkozy ou Bruno Le Maire d'une position de fermeté pour ne rien céder face au Front national, et ceux plus ouverts, tels François Fillon ou Alain Juppé, qui a jugé le chiffre de 24.000 réfugiés "modéré et acceptable".

Le contrôle aux frontières en question

Le rétablissement par l'Allemagne de ses contrôles aux frontières avec l'Autriche face à l'arrivée massive de réfugiés en Bavière pourrait toutefois les aider à retrouver une expression commune. Le parti LR a aussitôt demandé le rétablissement "provisoire" des frontières entre la France et l'Italie. Coïncidence de calendrier, il organise mercredi une matinée de travail sur la thématique de l'immigration.

Soucieux que le Sénat exerce "un contrôle indépendant sur l'action du gouvernement et de ses agences, l'Ofpra et l'Ofii", le président LR de la commission des Lois Philippe Bas prône dans Le Figaro une mission pluraliste pouvant obtenir si nécessaire les pouvoirs d'une commission d'enquête.

Dans l'opposition, l'UDI affiche une position assez divergente de LR, son président Jean-Christophe Lagarde jugeant la France "en capacité d'accueillir 100.000 réfugiés".

Jé. M. avec AFP