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Parlement

"Il fallait oser": les rires d'Élisabeth Borne lors de son neuvième 49.3 passent mal dans l'opposition

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"Pourquoi avez-vous si peur du débat?", a demandé la Première ministre ce dimanche à l'Assemblée nationale... tout en annonçant le recours à un neuvième 49.3 pour faire adopter le budget.

Fou rire et rire jaune. Ce dimanche à l'Assemblée nationale, la Première ministre Élisabeth Borne a déclenché un neuvième 49.3 pour faire adopter le budget de l'État. La Première ministre a provoqué les rires des oppositions et les applaudissements ironiques des députés insoumis.

"Pourquoi avez-vous si peur du débat?", a-t-elle lancé depuis la tribune de l'Assemblée nationale... alors qu'elle privait de débat les Parlementaires pour la neuvième fois en une cinquantaine de jours.

L'article 49.3 de la Constitution permet en effet d'adopter un projet de loi sans vote préalable des députés. Son utilisation entraîne la suspension immédiate des débats.

"C’est une honte sans nom"

Visiblement surpris par cette question, les députés des oppositions ont largement applaudi ironiquement la Première ministre... et cette dernière s'est esclaffée de rire.

"Il fallait oser. Oser reprocher, dans la même phrase, à l'opposition de faire son travail démocratique en proposant d'autres pistes... et dire que ça signifie refuser le débat... alors que la Première ministre dépose un énième 49.3. La paille, la poutre", dénonce la députée EELV Sandra Regol.

Sa collègue insoumise Sarah Legrain souligne aussi la "mauvaise foi" de la Première ministre "sous nos applaudissements amers."

"Une telle prestation avant de décider d'un nouveau 49.3 mérite un oscar. Chapeau l'artiste!", a déclaré le nouveau coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard.

"La Première ministre de la France se moque ouvertement de l’Assemblée nationale. C’est une honte sans nom", critique également de l'autre côté de l'hémicycle Jean-Philippe Tanguy (RN).

"Élisabeth Borne ne fait même plus semblant! Ce rire qu’elle ne peut contenir à la tribune, devant la représentation nationale, c’est à la France entière qu’il est adressé. Du cynisme pur, une image choquante qui - je le crains - n’émouvra personne...", a lui écrit le député RN du Gard, Nicolas Meizonnet.

Ariel Guez