BFMTV
Parlement

Prisca Thévenot porte plainte après des menaces contre son fils et pointe Rima Hassan

Prisca Thévenot à Paris le 26 juin 2024

Prisca Thévenot à Paris le 26 juin 2024 - Bertrand GUAY / AFP

La députée Renaissance a déposé plainte ce 17 mars après des menaces de décapitation de son fils. Elle accuse la députée européenne LFI Rima Hassan de l'avoir cyberharcelé lors d'un déplacement en Israël. "Elle appuie sur des boutons pour que d'autres derrières me menacent de mort", avance Prisca Thévenot.

Des menaces et une plainte. La députée Renaissance Prisca Thévenot a déposé plainte le 17 mars dernier après avoir découvert sur son compte Facebook des appels à démembrer et décapiter son fils.

L'ex-porte-parole du gouvernement a partagé sur son compte Twitter les captures d'écran. On peut y lire "Qu’il meurt avec les membres séparés" ou encore "que ton enfant subisse le même sort que les enfants palestiniens. Mort avec la tête découpée".

"Cyberharcelée"

Joint par BFMTV.com, Prisca Thévenot juge que ces menaces sont liées à son déplacement en Israël la semaine dernière.

L'ancienne membre du gouvernement de Gabriel Attal a fait partie d'une délégation parlementaire composée notamment de l'ex-Premier ministre, de la députée Caroline Yadan ou encore de l'ancien ministre du Logement Guillaume Kasbarian, près d'un an et demi après les attaques du Hamas contre Israël.

"J'ai été harcelée de messages sur X de Rima Hassan pendant tout ce voyage. En me cyberharcelant, elle appuie sur des boutons pour que d'autres derrière me menacent de mort", accuse Prisca Thévenot.

"Attiser la haine"

En remontant le fil de la députée européenne franco-palestinienne La France insoumise, plusieurs tweets interpellent directement l'ancienne porte-parole du gouvernement. Mais aucun des messages actuellement en ligne, Rima Hassan n'appelle à menacer physiquement la députée ou ses proches.

On peut y lire que Rima Hassan accuse Gabriel Attal et Prisca Thévenot "d'être cautionnaire du génocide. Vous rendrez des comptes devant l'Histoire".

L'eurodéputée reproche également à Prisca Thévenot d'avoir "harcelé, humilié et traumatisé ses collaborateurs" quand elle était porte-parole du gouvernement en se basant sur un article de Mediapart.

"Rima Hassan savait très bien qu'elle allait attiser la haine en me visant", avance Prisca Thévenot qui juge qu'on "a le droit de ne pas être d'accord mais qu'on ne doit jamais aller sur le terrain de la menace".

"Attention à ne pas tout mélanger"

Prisca Thévenot a reçu des messages de soutien de plusieurs figures de la droite comme la présidente LR de la Région Ile-de-France Valérie Pécresse ou encore Bruno Retailleau.

"Tout mon soutien à Prisca Thévenot qui est la cible d'odieuses menaces suite à de nouvelles outrances de Rima Hassan", a écrit sur X le ministre de l'Intérieur.

"Si elle reçoit des menaces de mort, elle a raison de porter plainte. Nous avons toujours dénoncé les menaces physiques contre les députés", analyse de son côté l'entourage de la présidente du groupe LFI Mathilde Panot à l'Assemblée nationale.

"Mais attention à ne pas tout mélanger en réglant des comptes politiques. Nous aussi, nous recevons beaucoup de menaces de mort alors que Prisca Thévenot passe son temps à nous insulter", avance encore une proche de la patronne des élus LFI.

Nombreuses polémiques

Très engagée dans la défense de la Palestine, Rima Hassan s'est vue refuser fin février son arrivée sur le territoire israélien. Elle a multiplié ces derniers mois les déclarations polémiques sur Israël.

La dernière en date: ses propos sur le Hamas le 27 février dernier sur Sud radio. L'élue assurait que le groupe armé terroriste avait "une action légitime du point de vue du droit international" qui justifie "la lutte armée dans un contexte de colonisation". Elle reconnaissait cependant que tous les "procédés", comme les prises d'otages ou les exactions, ne l'étaient pas.

Le parti islamiste avait remporté des élections législatives en 2006. Mais depuis, aucune élection n'a eu lieu. Les dernières prévues en 2021 avaient été annulées quelques semaines avant la tenue du scrutin.

Dans la foulée, Bruno Retailleau avait annoncé signaler à la procureure de la République de Paris des propos qui relevaient d'après lui de "l'apologie du terrorisme".

Le ministre des relations avec le Parlement Patrick Mignola et le ministre délégué au ministre de l'Intérieur François-Noël Buffet avaient appelé dans les jours qui suivaient à la déchoir de sa nationalité en cas de condamnation.

Mais le droit ne le permet pas. Rima Hassan ne possède que la nationalité française. Lui enlever sa nationalité reviendrait à la rendre apatride, ce qui est interdit par la déclaration universelle des droits de l'homme.

Marie-Pierre Bourgeois